Le SILENCE est toujours là, Thierry JANSSEN

 

 

Ouvrir son cœur, c’est avoir la capacité d’accepter ce qui est.

 

Accepter, non pas se résigner, mais accueillir ce qui est, tenter d’en faire quelque chose, plutôt que de le subir, de s’en plaindre ou de regretter ce qui  n’est pas.

 

J’ai fait une expérience, en méditant sur ma respiration, j’ai réussi à entendre le silence au-delà du bruit.

J’ai compris que le silence n’est pas l’absence de bruit, mais l’ensemble de tous les bruits apparaissant et disparaissant.

J’ai clairement perçu que le silence est toujours là, tout au fond. Il est l’essence même de l’être. Il ne s’agit pas de le créer puisqu’il est de toute éternité. Il suffit de l’écouter.

Avec cette expérience, je suis devenu silence. La sensation d’être un moi différencié et séparé des autres a disparu.

 

 

Je me suis senti un avec tout, envahi par un immense élan d’amour et une profonde joie.

 

L’ouverture du cœur est la condition à la révélation du silence intérieur.

Alors seulement notre mental est suffisamment apaisé pour que notre conscience puisse s’éveiller en nous.

La conscience, non pas MA conscience. La pure conscience n’est pas personnelle, elle est en chacun de nous.

En français, nous parlons, à tort, de l’esprit pour désigner le mental (mind en anglais). C’est une erreur. Le véritable esprit (spirit), c’est la pure conscience.

Notre mental analyse, interprète, commente, juge, pense.

La pure conscience ne pense pas, elle constate ;  silencieuse, elle accueille, elle aime sans condition,  elle est amour inconditionnel.

 

Mindfulness, que l’on a traduit, à tort, par pleine conscience, signifie pleine vigilance du mental (mind) qui observe sa propre agitation, et qui finit par se calmer en focalisant son attention sur les phénomènes (sensations, émotions, pensées), qui sont perçues dans le champ de l’attention.

Ensuite, OUVRIR SON CŒUR. Le mental se calme encore plus pour permettre à la conscience silencieuse, paisible et aimante, de s’éveiller pleinement en nous.

OUVRIR SON CŒUR  ne peut se limiter à penser aux autres de façon bienveillante, car cela est encore un exercice mental.

Il s’agit d‘ouvrir sa poitrine physiquement, énergétiquement.

Cette partie du corps contient de nombreuses tensions depuis l’enfance. Relâcher les contractures de nos muscles peut faire physiquement mal. Le mieux est de profiter de chaque inspiration pour détendre un peu plus la cage thoracique, comme si un ballon gonflait à l’intérieur.

On peut alors sentir l’énergie de l’acceptation sans condition, l’amour inconditionnel, se répandre dans tout l’être.

Plus on est détendu, plus on se laisse traverser par l’énergie de la vie, plus on accepte ce qui est, plus on aime.

Le corps est au centre de cette démarche. Le mental peut tricher, mentir, se raconter des histoires. Le corps ne ment pas.

La pratique du yoga puis du Qi Gong m’ont appris à sentir la vie circuler en moi. Comprendre que la vie est énergie, et qu’elle ne circule que si le corps est détendu.

 

L’étymologie du mot Energie, vient du grec Energia, qui signifie la potentialité d’une action. Ce potentiel que l’on porte en nous, tantôt physique, tantôt psychique, constitue  le continuum entre les différentes dimensions de l’être.

Ce concept d’Energie permet de parler de l’unité de physique et du psychique, de l’indivisibilité de l’être humain.

Matière, énergie et information, sont les trois composants de l’Univers.

Plus on met d’Energie dans la matière, plus celle-ci est informée.

La pure conscience, aimante, paisible, silencieuse, le noyau de l’être, est un vide rempli de tous les possibles, la vacuité dont parlent les Bouddhistes, la Source, l’espace de la création, Dieu en nous.

 

 

J’utilise rarement le mot Dieu, parce qu’il est souvent associé à des représentations personnelles, alors qu’il désigne une dimension absolument non personnelles.

Pour moi, il est évident que la pure conscience est l’Esprit : l’énergie à l’état pur et essentiel, la potentialité d’un tout, le souffle qui anime la vie, le feu de la création.

Notre moi est la résultante de notre éducation, notre vie sociale, nos coutumes…Notre moi n’est que la partie superficielle de nous-mêmes, qui nous permet d’exister dans le monde. La partie profonde, l’essence de l’être que l’on nomme le Soi, n’est que paix, silence, acceptation, pleine vitalité et joie.

La JOIE est véritablement l’émotion qui nous renseigne sur notre connexion à ce qui nous rend éminemment vivants. Elle n’est pas le contraire de la tristesse.

La tristesse, c’est comme la colère, elle nous renseigne sur un besoin non rempli, une frustration.

La colère porte en elle l’énergie pour remplir ce besoin. La tristesse apparaît lorsque cette énergie ne peut être exprimée et utilisée.

D’où l’importance d’identifier le besoin masqué par la colère, ou la tristesse.

Colère et tristesse viennent du moi.

La joie vient du Soi, de l’essence paisible et silencieuse de l’être.

Supprimer toute forme d’ego est impossible et non souhaitable.

L’ego est une adaptation mentale nécessaire pour nous adapter et survivre. Le tout est de ne pas le laisser agir dans le seul but de se rassurer. Car le sentiment d’être une entité séparée et susceptible de disparaître créé en lui une peur qu’il a tendance à calmer en adoptant des comportements névrotiques, qui créent toujours plus de séparation et de peur.

Lorsque notre ego, notre mental accepte de mettre les capacités qu’il a développé pour exister, au service de plus grand que lui : le silence, la paix, l’amour inconditionnel.

Celui qui veut tuer, supprime l’ego en nous… est précisément notre ego qui prend une forme spirituelle.

Méfions-nous, car l’ego spirituel voudrait faire croire aux autres qu’il n’a plus d’ego.

Mieux vaut, plutôt que de supprimer l’ego, vainement, nous dépouiller du superflu.

Penser la vie n’est pas écouter la vie. Penser la vie se sert du mental, de l’ego apeuré.

ECOUTER la VIE est une affaire de conscience éveillée, une capacité à aimer et à respecter la vie pour ce qu’elle est.

La religion n’est pas la spiritualité. La véritable spiritualité n’est pas une création du mental, mais une révélation de la conscience qui s’éveille.

 Une spiritualité, oui, mais sans religion.

 

 

 

 

 

 

 

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