LES NEURONES : CERVEAU ET VENTRE

LES NEURONES :

 

Le cerveau contient des milliards de neurones regroupés en réseaux remplissant différentes fonctions (perception, apprentissage, mémoire, motricité, …).

Le cerveau n'est pas le seul organe à avoir une forte concentration de neurones : l'intestin par exemple en compte selon les estimations, environ 500 millions.

 

Concrètement, ces neurones présents dans nos intestins échangent de manière continue avec les neurones du cerveau, via les voies sanguines, mais surtout par le nerf vague, pour transmettre tout un tas d'informations.

 

 

Le système nerveux entérique ( SNE),

et ses nombreuses fonctions essentielles pour notre corps.

« Avoir la peur au ventre », « avoir l’estomac noué », « digérer une information » ou encore « prendre aux tripes », autant d’expressions qui traduisent le lien entre nos émotions et notre ventre. Et ce n’est pas pour rien !

 En effet, au sein du système digestif, on trouve le système nerveux entérique (SNE), qui fait partie du système nerveux périphérique.

Il est constitué d’environ 500 millions de neurones distribués le long du tube digestif, et composé de deux réseaux complexes :

le plexus myentérique (ou d’Auerach)

et

 le plexus sous-muqueux (ou de Meissner).

Dans ces deux plexus, les cellules nerveuses sont organisées en réseaux denses connectés les uns aux autres sans autre structure particulière.

Ce SNE

  • commande le péristaltisme, contractions qui, en se propageant d’un bout à l’autre du tube digestif, permettent d’assurer le transit.
  • régule également les fonctions intestinales (motricité digestive, sécrétion hydroélectrolytique de la muqueuse ou de la circulation sanguine)
  •  et contrôle la barrière épithéliale intestinale.

Cette dernière fonction est primordiale puisqu’elle permet le passage de nutriments à travers l’intestin tout en empêchant le passage des agents pathogènes ou toxiques dans le corps.

De plus, le SNE entretient des relations étroites avec notre système immunitaire puisque le système digestif, en contact direct avec la flore digestive et le microbiote, concentre 70 à 80 % du système immunitaire.

Ce positionnement central du SNE, en contact à la fois avec le milieu extérieur et le milieu intérieur, lui confère une place de choix dans un grand nombre de fonctions de régulation.

 De façon globale, les messages nerveux en provenance des intestins supportent deux fonctions importantes :

ils fournissent un « feedback » sensoriel aux systèmes locaux qui modulent en permanence l’activité motrice des différents viscères,

et ils informent le cerveau des conditions ambiantes.   

Bien que le SNE soit en interaction avec les autres parties du système nerveux autonome, qui contrôle les fonctions involontaires (système nerveux sympathique et parasympatique), il fonctionne de façon indépendante des autres centres nerveux.

 La communication au sein du SNE est permise par une vingtaine de neurotransmetteurs, initialement mis en évidence dans le cerveau (sérotonine, acétylcholine, noradrénaline, glutamate, etc.).

Il est connecté au système nerveux central via le nerf vague, qui joue un rôle fondamental dans la régulation végétative (digestion, fréquence cardiaque, fréquence respiratoire, etc.).

Par ailleurs, le nerf vague permet une communication permanente entre le cerveau et le SNE, et notamment des émotions.

Par exemple, le stress ressenti par le SNE agit directement sur la muqueuse intestinale, provoquant la sécrétion de sérotonine, neurotransmetteur impliqué dans divers désordres psychiatriques (anxiété, dépression, agressivité, stress, sommeil, etc.) et produit à 95 % par les cellules nerveuses de l’intestin, qui agit ensuite sur notre cerveau.

Comme le cerveau, le SNE peut également présenter des lésions spécifiques observées lors de maladies neurodégénératives qui peuvent entraîner par conséquent des manifestations digestives.

L’étude du SNE, à travers l’examen de sa structure, de son fonctionnement, de ses interactions avec les différentes fonctions physiologiques, de son influence sur notre cerveau et de ses dysfonctionnements, représente un champ de recherche en pleine expansion qui présente des pistes thérapeutiques prometteuses pour certains troubles neurodégénératifs.

 

 

L’axe intestin-cerveau a été particulièrement étudié chez l’Homme et chez la souris (en tant que modèle pour l’Homme).

Chez l’Homme il a été démontré que

le modèle descendant,

du cerveau vers l’intestin (axe cerveau-microbiote), pouvait par exemple résulter d’un stress chronique ou encore d’un événement traumatisant de la vie.

 Le cerveau active alors le Système Nerveux Autonome et l’axe Hypothalamo-Hypophyso-Surrénalien qui vont agir sur la plasticité neuronale du Système Nerveux Entérique. Ceci va entrainer une augmentation de la sensibilité intestinale et de la perméabilité intestinale ou encore une altération du microbiote.

A l’inverse, 

le modèle ascendant

de l’intestin vers le cerveau (axe microbiote-cerveau), est déclenché par une altération de la flore intestinale, une infection gastrointestinale ou encore une inflammation intestinale.

Ces événements altèrent la plasticité neuronale du système nerveux entérique, ce qui va, via différentes fibres altérer le comportement ou entrainer des troubles psychologiques.

 

L’axe intestin-cerveau est maintenant très décrit dans des pathologies telles que Parkinson, Alzheimer ou encore l’autisme.

En effet, il semblerait que ces maladies cérébrales découlent en réalité d’une altération du microbiote, avec une diminution de la diversité bactérienne

mais aussi une diminution de certaines bactéries à connotation positive et à l’inverse une sur-représentation de certaines bactéries à connotation négative.

 

 

 

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