CONSOLATIONS, celles que l’on reçoit et celles que l’on donne,

Les consolations, c’est tout ce que l’on espère ou que l’on offre quand le réel ne peut être réparé.

Consoler, c’est souhaiter soulager la peine, le but, c’est faire du bien. Ce n’est pas comme un réconfort, qui n’est que partiel  et limité, moins vaste que  la consolation. Le réconfort rend fort, cela peut être la conséquence de la consolation, ou, comme une consolation tournée vers l’action.

Souhaiter soulager la peine : c’est de l’ordre du souhait, on n’est jamais sûr du résultat.

Soulager n’efface pas la souffrance.

La peine reste une adversité avec un fort impact émotionnel.

Consoler est une aide pour l’intérieur, jamais pour l’extérieur.

 

Les 4 A de la consolation :

Affection, pour l’autre

Attention, détourne notre attention de la peine, pour un instant.

Action, commune et partagée, revenir dans le mouvement de la vie.

Acceptation, étape nécessaire pour le processus de reconstruction, objectif à l’horizon.

La consolation est un acte de présence aimante, même si elle peut être impuissante.

La consolation est humble, son pouvoir est limité, il n’y a aucune certitude ; seules les brèches, les failles peuvent laisser entrer la lumière de la consolation.

Plus la peine est grande, plus la consolation mettra du temps à trouver le chemin.

 

 

4 Phases dans la vie, d’une parole consolante, celle où elle est

  • Dite et entendue

  • Pensée et repensée

  • Disparaîtra dans les lacs de la personne consolée, tout en continuant son chemin réparateur.

  • Déposée au fond de la mémoire du consolé, dans un coffre à trésors des souvenirs et des ressources qui confirment que la vie vaut la peine d’être vécue et que l’adversité peut être traversée.

La consolation est toujours nécessaire et toujours insuffisante.

« Prenez soin des heures

Les jours prendront soin d’eux-mêmes. »

 

« Un jour après l’autre »

 

Philosophie de l’action, je me concentre sur ce que je peux faire, ici et maintenant.

Philosophie de l’espérance : nul ne sait le bien qui peut venir demain. Etre disponible au bonheur du moment.

Le chagrin nous coupe du monde, des autres, de nous-mêmes.

 

La consolation restaure ces liens, avec patience et douceur.

La consolation est un travail de libération, on se libère de l’affliction. La consolation c’est la mise en acte de la compassion.

Recevoir la consolation, c’est comme un don :

« Tout ce que j’ai on me le l’a donné….

alors pourquoi parfois une ombre, une lourdeur, une mélancolie ?

Eh ! bien, c’est qu’il me manque le don de recevoir. » (Christian Bobin)

 

Les anthropologues nous apprennent que la société des hommes est basée sur le principe de la réciprocité :

un don est suivi d’un contre-don,

 

tout ce qu’on me donne, je dois le rendre sous une forme ou une autre forme. Quand on est en détresse, on ne se sent pas capable du contre-don.

Recevoir la consolation est un acte d’auto-bienveillance.

 

Consoler, c’est aimer,

et accepter la consolation, c’est accepter d’être aimé.

 

La consolation,

c’est de l’empathie et de l’amour.

 

 

La méditation est la consolation de l’instant présent, prendre refuge, quitter l’illusion, accueillir la douleur, élargie son regard sur la vie, laisser venir la plénitude, dire oui avec son cœur.

La méditation est comme la flamme de la bougie,

qui ramollit la cire de nos certitudes.

Trouver un sens à l’adversité peut consoler, si on oriente cette quête non vers un pourquoi, mais vers une direction (vers où orienter mes efforts ?) et non comme une signification (qu’est-ce que cela veut dire ?). Travailler les conséquences, agir, mettre de l’ordre.

« Accepte ce qui ne dépend pas de toi

Et Agis sur ce qui en dépend » (Epictète, 50-125 ap. J.-C)

 

Si la désolation ne nous rend pas plus fort, peut-être nous rend elle plus heureux puisque l’expérience du malheur nous rappelle souvent la nécessité, la saveur, la valeur du bonheur.

Les adversités nous laissent un héritage, qu’on n’a pas choisi, un mélange de tristesse et de richesses à nous de faire le tri, quand nous aurons la force et le temps.

 Pour les Bouddhistes, l’attachement est source de souffrance, le non-attachement serait la solution.

La formule exacte serait peut-être de ne pas « s’accrocher », c'est-à-dire, de s’attacher en acceptation et supportant la liberté de mouvement dans la relation d’attachement.

Je préfère à non-attachement,

attachement doux, ou lucide,

ne pas s’accrocher, s’agripper, savourer la vie et accepter sa fin la mort.

Carpe diem, la décision n’est pas simple, elle demande un entraînement quotidien.

La consolation est un pansement posé sur la plaie des détachements imposés par la vie.

D’où l’importance de la

vigilance tranquille et exigeante

par rapport à nos attachements et certitudes, ces attachements mentaux qui sans cesse renaissent en  nous.

« La maladie est les essayages de la mort »

(Jules Renard)

Une fois qu’on a compris et accepté que la vie est souffrance et se termine par la mort, on peut passer à autre chose. Le bonheur résilient peut s’épanouir et vivre.

La vie est belle simplement parce que c’est la vie, sans autre condition nécessaire.

La croissance pos-traumatique, c’est la possibilité de s’appuyer sur une épreuve traumatique que l’on a pu dépasser pour progresser et vivre mieux qu’avant l’adversité.

« Tout seul on va plus vite

Ensemble, on va plus loin » Proverbe africain

Devise d’interdépendance, ou pourrait ajouter :

« ensemble, on se relève mieux,

toutes les fois où on tombe »…

 

Pourquoi ne pas développer la croissance « pré-traumatique » ?

« Deviens plus fort de tes chances, au lieu de devenir plus fort de tes malheurs. »

S’émerveiller, c’est se libérer, se réconforter à l’avance des revers et des souffrances, être prêt à l’émerveillement de l’instant, ne pas rester accroché aux émerveillements et bonheurs précédents, perdus, passés, manqués.

La consolation c’est le bonheur sous la lumière noire du malheur.

Rien n’est jamais fini,

il suffit d’un bonheur pour tout recommencer…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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