Hua Hu Ching,

Les Enseignements inconnus de Lao Tseu par Brian Walker, traduction Michel Zaregradsky, Saint-Michel-en-L’Herm, Dharma, 1995

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Les Enseignements inconnus
de Lao Tseu

extraits du Hua Hu Ching

dont le texte est aujourd’hui indisponible.

Ce texte aussi vieux que le Tao Te King a pu parvenir jusqu’à nous grâce à la tradition orale taoïste, dont l’enseignement se transmettait de maître à élève.

 

Brian Browne Walker, penseur américain,

s’en est emparé, pour le livrer aux lecteurs contemporains sous la forme que voici, et qui connaît un magnifique succès depuis une vingtaine d’années.

 

 

 

Le Tao te King de Lao Tseu est l’un des livres
les plus traduits et les plus appréciés au monde.

Il est considéré par les Occidentaux comme
son unique ouvrage.

Or, peu de gens savent que ses enseignements oraux sur l’atteinte de l’illumination et sa maîtrise ont également été conservés dans un livre appelé le

                Hua Hu Ching

L’ouvrage est composé de 81 courts chapitres.

Les dix premiers chapitres qui vous sont ici proposés énoncent les vertus que chacune et chacun doit rechercher pour trouver paix et abondance.

En route avec cette véritable feuille de route vers le royaume divin !

Un
J’enseigne la Voie intégrale qui permet l’union avec le mystérieux et magnifique Tao.
Mes enseignements sont simples ;

si vous tentez d’en faire une religion ou une science, ils vous échapperont.
Profonds mais clairs, ils renferment l’ensemble des vérités que contient l’univers.
Celui qui désire connaître la vérité dans son ensemble accueille joyeusement les tâches et le service qui lui
échoient.
Une fois le travail accompli, avec allégresse, il se lave et se sustente.
Puis, ayant pris soin d’autrui comme de lui-même, il se tourne vers le maître pour s’instruire.
Ce cheminement simple et naturel conduit à la paix, à la vertu et à l’abondance.

Deux

Si des hommes et des femmes souhaitent devenir conscients de la pleine vérité, ils feraient bien d’adopter
les pratiques de la Voie intégrale.
Consacrées par l’usage, ces disciplines calment l’esprit et conduisent à l’harmonie avec tous les phénomènes.
La première conduite est l’usage de la vertu dénuée de tout préjugé ;

prenez soin des personnes qui le méritent ; de même et avec une égalité d’âme, penchez-vous également sur les autres.

 

Déployant votre vertu dans toutes les directions sans être enclin au moindre jugement, vos pieds seront fermement
plantés sur le chemin qui retourne au Tao.

 

Trois

Ceux qui souhaitent incarner le Tao doivent embrasser toutes les modalités.
Prendre tout en compte signifie premièrement, n’abriter nulle colère ni résistance à l’encontre de quelque idée ou chose que ce soit, vivante ou morte, avec ou sans forme.
L’acceptation est l’essence même du Tao.
Tout accueillir implique aussi de se débarrasser de tout concept de dichotomie, mâle et femelle, soi-même et les
autres, vie et mort.
La division est contraire à la nature du Tao.
Par le renoncement à l’antagonisme et à la séparation, l’être pénètre dans l’unité harmonieuse de tout ce qui existe.

Quatre

Toute déviation du Tao contamine son propre esprit.
La colère est un écart, la vindicte est un écart, le nombrilisme est un écart.
Sur le cours de nombreuses vies le fardeau des contaminations peut devenir très lourd.
La seule manière de se purifier de ces pollutions réside dans la pratique de la vertu.
Que signifient ces propos ?
L’activité vertueuse c’est offrir assistance aux autres sans égocentrisme, donnant et servant sans compter, avec son temps, ses capacités, ses biens, là et quand le besoin se révèle sans le moindre jugement concernant l’identité de ceux dans le besoin.
Si votre volonté dans le don de bienfaits est limitée, ainsi sera l’aptitude pour en recevoir.
Tel est le mode opérant, subtil, du Tao.

Cinq

Imaginez-vous l’univers agité ?
Allez de nuit dans le désert, élevez votre regard vers les
étoiles.
Cette pratique devrait répondre à la question.

Tout comme l’univers stabilise les étoiles dans le ciel, la personne supérieure apaise son mental.
En rattachant son esprit à la subtile origine, elle le calme.
Une fois pacifiée, elle se dilate naturellement et devient en fin d’évolution aussi vaste et incommensurable que le ciel nocturne.

Six

Du Tao s’élèvent toutes les formes bien qu’il n’ait, par lui même, aucune forme.
Si vous essayez d’en fixer mentalement une image, vous le perdrez.
De la même façon dont on épingle un papillon, l’enveloppe est capturée mais la capacité de voler perdue.
Pourquoi ne pas se contenter simplement d’en faire l’expérience ?

Sept

L’enseignement de la Voie intégrale durera aussi longtemps qu’il y aura un Tao et quelqu’un pour l’incarner.
Ce qui est peint sur ces rouleaux manuscrits apparaîtra dans des formes différentes pour bien des générations à
venir.
Cependant ces choses ne changeront jamais.
Ceux qui souhaitent atteindre l’unité doivent exercer la vertu sans distinction.
Ils doivent évacuer toutes les idées de dualité : bon et mauvais, beau et laid, haut et bas.
Ils seront obligés d’abandonner les penchants idéologiques nés par culture ou d’une croyance religieuse.
En vérité, ils doivent maintenir leur esprit libre de toute pensée qui interférerait avec leur compréhension de
l’univers comme harmonieuse unité.
Le préambule à ces exercices marque le début de la libération.

Huit

Je dois confesser qu’il n’y a rien à enseigner : pas de religion, pas de science, pas de corpus d’informations qui
ramènerait votre esprit vers le Tao.
Aujourd’hui, je parle de cette manière, demain d’une autre façon mais, toujours, la Voie intégrale reste au-delà des mots, hors de portée de l’entendement.
Restez simplement conscient de l’unité des choses.

Neuf

Celui qui désire l’admiration du monde fera bien d’amasser une grande fortune pour ensuite en faire cadeau.
Le monde le louera d’une admiration proportionnelle à la valeur de son trésor.
Bien entendu, cela n’a pas de sens !
Cessez de vous efforcer à susciter l’admiration.
Placez votre estime dans le Tao.
Vivez en accord avec lui.
Partagez avec d’autres les enseignements qui y conduisent, et vous serez immergés dans les bénédictions qui en découlent.

Dix

L’ego est un singe qui se catapulte dans la jungle :
totalement fasciné par le royaume des sens, il se balance
d’un désir à un autre, d’un conflit à un autre, d’une opinion
personnelle à l’autre.
Si vous l’effrayez c’est en fait pour sa propre vie qu’il aura peur.
Laissez ce singe aller.
Laissez les sens aller.
Laissez les désirs aller.
Laissez les conflits se dissiper.
Laissez les idées s’évanouir.
Laissez la fiction de la vie et de la mort disparaître.
Tout simplement, demeurez au centre à regarder.
Et oubliez que vous êtes là.

 

 

Extrait de la newsletter AIST automne 2022

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