L’HUMAIN, entre CIEL et TERRE, le thérapeute et le patient

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Nous avons pris notre temps pour nous familiariser avec les racines qui nourrissent, alimentent, et l’orthophonie et le shiatsu.

Comme en botanique, les racines permettent à la plante, au sujet, de se fixer au sol, à la réalité, d’y puiser l’eau, les éléments nutritifs à son développement.

La racine est un organe vital de la plante, de l’humain, nécessaire pour l’ancrage au sol, elle peut avoir un rôle de tuteur, pour empêcher la plante, l’Homme, de se courber. Une autre de ses compétences  consiste à accumuler des réserves, créer un sol nourricier. Enfin,  les racines peuvent communiquer entre elles : par anastomose, les racines d’arbres de la même espèce peuvent mettre en commun des ressources nutritives. Belle métaphore, appliquée à l’Homme.

 

« Si tu ne sais pas où tu vas, regarde d’où tu viens »

(proverbe berbère)

En plus des fonctions que la racine occupe pour elle-même, elle est aussi utile pour l’extérieur : les racines jouent un rôle majeur dans le maintien des berges, ces « corridor biologique », « zone tampon », source d’une « pluie » de nourriture vers l’eau.

La rivière n’atteindrait jamais la mer si les berges ne la contraignaient.”

Rabindranath Tagore
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Riches de nos racines, voyons, si vous le voulez bien comment elles peuvent nourrir une pratique médicale, de soin, d’aide, ancrer, tutoriser, ressourcer,  nous contraindre, nous guider vers plus grand que nous, vers la mer…

La médecine chinoise, dans le traitement de la pathologie, en général

Causes et développement des maladies :

L’étiologie et la pathologie, en médecine chinoise, découle des relations entre l’Homme et l’Univers. L’équilibre de l’organisme repose sur une harmonie avec l’environnement. Initialement, la théorie du Yin /Yang sert de pivot à la compréhension de l’étiologie (Neijing). Actuellement on se réfère au Sanyin jiyi bingzhen fanglun (Traité de pathologie consacré spécifiquement aux trois pathologies), rédigé par Chen Wu Ze, sous la dynastie des Song, en 1174.

  1. Les causes externes (waiyin)
  2. Les causes internes (neiyin)
  3. Les causes ni externes ni internes ( buneiwaiyin)

Il fixa comme

  • causes externes, les six excès climatiques pathogènes : le vent, le froid, la chaleur, la canicule, l’humidité, la sécheresse.
  • causes internes, les sept sentiments : la joie, la colère, l’accablement, la pensée obsessionnelle, la tristesse, la peur, la frayeur.
  • causes ni internes ni externes, l’alimentation, les épidémies, le travail et l’inactivité, les traumatismes, les parasitoses.

Chen Wu Ze évoque encore les productions pathogènes qui proviennent d’un dérèglement du métabolisme des Liquides organiques : les mucosités et phlegmes.

Après avoir identifié les diverses causes, étiologie, nous allons mieux appréhender la compréhension des manifestations de la maladie.

  • L’apparition de la pathologie est le résultat d’un conflit entre XIEQI et ZHENGQI.

Zhengqi est le Qi correct, l’harmonie de l’être humain avec son environnement, l’équilibre du Yin/Yang.

Xieqi est l’énergie perverse, il rassemble tous les facteurs pathogènes issus des causes abordées plus haut.

L’insuffisance de Zhengqi est la cause interne et le fondement de l’apparition des maladies.

Le concept de Plénitude se définit à partir du critère d’abondance de Xieqi.

Le déclin de Zhengqi, qui est incapable de réagir fortement face à Xieqi, conduit au Vide.

PLENITUDE = abondance de Xieqi

VIDE=insuffisance de Zhengqi

Comme Yin/Yang, Plénitude et Vide sont relatifs l’un par rapport à l’autre.

  • L’apparition de la pathologie est le résultat d’une perte d’équilibre du Yin/Yang :

Ce déséquilibre du cycle naturel conduit au déséquilibre du Qi, du Sang, des Organes et Entrailles, des Méridiens, du Qi nourricier et défensif, des quatre mouvements du Qi (montée, descente, extériorisation, intériorisation).

2.1 Rééducation orthophonique d’une paralysie supra nucléaire (PSP), associée à une maladie de Parkinson :

2.1.1 Définition de la PSP :

  • La paralysie supranucléaire progressive (PSP ou maladie de Steele-Richardson-Olszewski), est une maladie neurologique, nommée ainsi en raison de l’ophtalmoplégie supranucléaire qui la caractérise : c’est l’incapacité d’une visée correcte des yeux à cause d’une faiblesse (ou paralysie) des muscles qui font bouger les globes oculaires. Ces muscles sont contrôlés par des cellules nerveuses qui résident en grappes, ou « noyaux », près de la base du cerveau, dans le tronc cérébral.
  • La plupart des problèmes qui affectent les mouvements oculaires ont pour origine ces noyaux du cerveau, mais dans la PSP le problème provient de parties du cerveau qui contrôlent ces noyaux eux-mêmes. Ces zones de contrôle « plus élevées » sont ce que le préfixe « supra » désigne dans « supranucléaire » (au-dessus des noyaux).
  • La PSP provoque des lésions qui consistent en des altérations neuronales avec dégénérescence neurofibrillaire intéressant le striatum la formation réticulée du tronc cérébral, le locus niger, les noyaux des nerfs crâniens.(glossaire 13).

Ces lésions affectent progressivement l’équilibre, la vue, la mobilité, la déglutition, la parole et d’une manière plus générale, les mouvements effectués dans le plan sagittal.

  • La PSP est une maladie rare car elle touche moins d’une personne sur 2 000, seuil en dessous duquel, dans l’Union Européenne, une maladie est définie comme rare. La prévalence la plus rapportée pour la PSP, est d’environ 6 malades pour 100 000 personnes. C’est également une maladie orpheline dans la mesure où il ne lui est pas connu actuellement de traitement efficace. La PSP est une maladie de pronostic sévère.
  • Elle affecte plusieurs dizaines de milliers de personnes aux États-Unis et en Europe (40 à 60 000, selon les estimations). Elle affecte un peu plus les hommes que les femmes (écart d’environ 2 %). Elle se déclare majoritairement chez des personnes âgées entre 55 et 65 ans.
  • Les symptômes les plus précoces sont un ralentissement intellectuel avec une conservation de la mémoire épisodique, des modifications du comportement du type de la perte d’intérêt (apathie) ou de l’irritabilité. Ces troubles comportementaux peuvent mimer un état dépressif. Les patients consultent le plus souvent pour des troubles d’équilibre sévères, responsables de chutes. Ces patients peuvent tomber plusieurs fois par jour ; chutes en arrière, au demi-tour. Les patients sont très instables et ont tendance à se laisser tomber dans le fauteuil. La perte d’équilibre s’aggrave au point de rendre la marche difficile voire impossible.

Les troubles de la fluence verbale et de la parole sont variés : bégaiement (palilalie, écholalie), persévération verbale, nasillement et difficulté à émettre des phrases compréhensibles.

Trouble de l’attention : le patient a du mal à soutenir une conversation sur le long terme, changeant abruptement de sujet sans s’en apercevoir au bout de quelques minutes. Ce délai se raccourcit jusqu’à rendre la conversation impossible, avec une évolution concomitante vers une aphasie.

Aux troubles de l’équilibre et de la mobilité viennent s’ajouter des troubles plus insidieux tels que des difficultés visuelles. Ces problèmes visuels résultent d’une incapacité à guider les yeux en raison de l’atteinte des centres cérébraux contrôlant les mouvements oculaires. Les troubles de la déglutition sont plus tardifs, pouvant entraîner des « fausses routes » alimentaires, qui elles-mêmes entraînent des complications pulmonaires : l’asphyxie par étouffement est une fréquente cause de décès en fin d’évolution. Pour conserver une alimentation correcte au malade, sans fausse route, une gastrostomie peut devenir incontournable, tout comme l’emploi d’un aspirateur trachéal pour les mucosités.

  • L’ordre d’apparition des symptômes étant variable d’une personne à l’autre et les symptômes eux-mêmes étant communs à d’autres pathologies, le diagnostic demeure difficile. Le diagnostic peut être suspecté cliniquement devant des troubles posturaux, des signes parkinsoniens axiaux et des troubles oculomoteurs. L’examen clinique recherchera une lenteur dans le regard vers le haut, une rigidité cervicale, d’une manière plus générale un déficit moteur dans le plan sagittal, des troubles cognitifs sous-corticaux frontaux et une difficulté à arrêter un mouvement moteur répété comme une séquence de 3 applaudissements.

Au nombre des principaux symptômes et signes cliniques, il faut retenir :

  • les perturbations de l’équilibre allant jusqu’aux chutes (signe précoce) et plus particulièrement vers l’arrière,
  • l’aimantation du regard : perte de la mobilité du regard et particulièrement à bouger les yeux du haut vers le bas,
  • les modifications du comportement : ralentissement de la marche, de la fluidité verbale, apathie, impulsivité, agressivité, instabilité de l’attention et élocution monotone,
  • le comportement de préhension : difficulté à desserrer la main des objets tenus,
  • la présence d’un syndrome dysexécutif : persévérations, perturbation du jugement, difficultés à résoudre des problèmes.

Définition de la maladie de Parkinson :

  • La maladie de Parkinson est une affection neurodégénérative chronique,  c’est-à-dire, qu’un ensemble spécifique de neurones subit une disparition prématurée, progressive puis définitive. Cette maladie est lentement évolutive, d’origine le plus souvent inconnue. Elle touche une structure de quelques millimètres située à la base du cerveau (striatum glossaire 13) et qui est composée de neurones dopaminergiques qui disparaissent progressivement. Leur fonction est de fabriquer et libérer la dopamine, un neurotransmetteur indispensable au contrôle des mouvements du corps, en particulier les mouvements automatiques.
  • La maladie de Parkinson débute 5 à 10 ans avant l’apparition des premiers symptômes cliniques, lorsqu’environ la moitié des neurones dopaminergiques a disparu.

Le diagnostic peut être facile du fait de la présence de deux au moins des trois symptômes suivants:

  • la lenteur du mouvement (bradykinésie)
  • un tremblement au repos de la main et/ou du pied unilatéral
  • la raideur (hypertonie)

La réponse au traitement par L-Dopa (précurseur de la dopamine) confirmera le diagnostic. Le diagnostic peut être plus difficile par l’existence de signes non typiques très divers tels que dépression, douleur, fatigue…

La maladie affecte principalement les personnes de plus de 60 ans (âge moyen de 58 ans), mais 10% d’entre elles ont moins de 50 ans. Il existe également des formes génétiques rares (5%) qui se manifestent plus tôt, avant l’âge de 40 ans .

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2.1.2 Approche orthophonique :

Dans ces deux pathologies, outre la spécificité neurodégénérative, la rééducation orthophonique est fondamentale pour permettre aux patients, de corriger leurs troubles, de retarder leur apparition, de s’adapter aux pertes annoncées. Elle réduira l’isolement qui va généralement de paire avec ce type de pathologie.

Les problèmes pris en charge par l’orthophoniste sont :

  • les troubles de la déglutition ;
  • les problèmes de dysarthrie hypokinétique: trouble de l’exécution motrice de la parole consécutif à une lésion du système nerveux. La maladie de Parkinson comporte un déficit du traitement de l’information sensorielle, et particulièrement des informations d’origine proprioceptive, destinée à la calibration fine des activités motrices par l’intermédiaire de « modèles internes » utilisables pour la réalisation des mouvements : cet aspect a été souligné pour la sphère oro-faciale, mais concerne aussi le conduit vocal, la sphère laryngée et la musculature respiratoire. Cette interprétation se prête notamment à l’explication de la réduction du volume vocal observée chez les patients parkinsoniens en dépit de la perception par ces mêmes patients d’un volume normal et se trouve à la base des principes de la méthode LSVT pour la prise en charge rééducative de la dysarthie hypokinétique. Cette même interprétation peut être étendue aux aspects temporels de la production de parole en considérant aussi le déficit de l’estimation du temps et de la discrimination temporelle dans la maladie de Parkinson : outre l’impact lié au tremblement, qui peut au titre d’activité rythmique agissant comme « modèle interne » influencer le décours temporel de la production de parole avec des effets d’attraction, les troubles kinesthésiques, compte tenu des contraintes biomécaniques inhérentes à la physiologie du conduit vocal et des articulateurs, peuvent être incriminés dans la genèse des anomalies concernant les phénomènes de durée (durée des occlusions ou des constrictions, durée des voyelles et des noyaux syllabiques, rythmes alternatifs) qui affectent tout particulièrement les réalisations prosodiques et articulatoires et par conséquent l’intelligibilité.
  • La dysphonie parkinsonienne. Elle correspond aux anomalies de fonctionnement du vibrateur laryngé concernant la hauteur, l’intensité et le timbre.
  • La dysprosodie parkinsonienne. L’insuffisance prosodique constitue probablement la marque la plus spécifique des troubles de la parole dans la maladie de Parkinson : monotonie de hauteur et d’intensité, réduction d’accentuation, pauses inappropriées, accélérations brèves et débit variable. En ce qui concerne le rythme, le débit avec la durée et les pauses, la festination de la parole (glossaire 14), la palilalie (glossaire 15) et les pseudo-bégaiements avec les dysfluences ( glossaire 16) sont des anomalies décrites depuis longtemps dans la maladie de Parkinson et remises en exergue récemment (Monfrais Pfauwadel 2005).
  • Les troubles articulatoires portent essentiellement sur les consonnes occlusives dans la maladie de Parkinson, lesquelles sont perçues comme des constrictives, témoignant d’une fermeture insuffisante du conduit vocal (Robert et Spezza, 2005). Pour ce qui concerne les voyelles, la tendance à la réduction de la surface du triangle vocalique rapportée chez les patients parkinsoniens peut rendre compte de la dédifférenciation des voyelles. ce qui contribue à la réduction des contrastes acoustiques dans la parole parkinsonienne.
  • la micrographie est un trouble de l’écriture fréquent dans la maladie de Parkinson. Elle se caractérise par une écriture qui devient de plus en plus petite à mesure que la main progresse vers la fin d’un mot ou d’une ligne. On parle parfois d’écriture en «pattes de mouche». L’écriture peut n’être que ralentie ou micrographique et rester lisible. Mais, elle peut être perturbée au point que la phrase entière devienne illisible.

But de la rééducation orthophonique face à Parkinson

Le but exact de la rééducation orthophonique sera d’amener le malade à prendre conscience de ses troubles et à les gérer en les contrôlant de manière volontaire. C’est en passant par divers exercices que le patient pourra progressivement reprendre le contrôle de ses muscles.

Le préalable à toute prise en charge est le bilan qui permet au praticien de :

  • déterminer un axe thérapeutique en fonction des troubles qu’il retrouve ;
  • comprendre dans quelle mesure les troubles sont accentués en fonction :
    · du traitement médicamenteux,
    · de l’état émotionnel,
    · de la fatigue.

Le travail réalisé en orthophonie

Puisque le travail d’orthophonie vise à permettre au patient de reprendre le contrôle de ses différents groupes musculaires de façon volontaire, les exercices sont basés sur un travail différencié en fonction des actions à réaliser.

  • Pour travailler la déglutition les exercices portent sur le positionnement de la tête, du cou et la mobilité de la langue (c’est par ailleurs un des principes de base de la technique Alexander).
  • Pour travailler la phonation de nombreux groupes musculaires doivent être mobilisés :
    · les muscles du visage (masséters, temporaux),
    · des joues (maxillaires),
    · la langue,
    · les muscles respiratoires (diaphragmes, intercostaux, sterno-cléido-occipito-mastoïdiens, etc.),
    · les muscles pharyngiens qui vont jouer sur les cordes vocales.
  • Pour travailler sur la parole on peut axer la séance sur un travail :
    · articulaire,
    · rythmique,
    · le chant peut être également employé en complément.
    · La respiration abdominale
  • Pour travailler sur l’écriture on fera en sorte d’améliorer la posture en position assise en travaillant les muscles du tronc et des membres supérieurs de façon à libérer le geste.

Comme je l’avais évoqué précédemment, en accord avec la famille, nous avons apporté  M.G une double approche thérapeutique : une médiation orthophonique ordinaire associée à une approche orthophonique éclairée par la médecine chinoise, au moyen du shiatsu.

Pour mieux comprendre ma démarche, il nous faut, maintenant aborder la façon dont la médecine chinoise définit, analyse, aborde cette double pathologie : la maladie de Parkinson et la PSP.

2 .1.3 : Comment la médecine chinoise et le shiatsu envisagent la PSP et la maladie de Parkinson :

On considère que la PSP représente au moins 5 % des syndromes parkinsoniens, ce qui lui vaut d’être en importance, le deuxième syndrome parkinsonien après la maladie de Parkinson. Pour des facilités de lecture, je vous propose d’associer ces deux pathologies, aux syndromes forts proches, durant notre recherche dans la médecine chinoise.

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 En MTC, cette maladie fait partie du domaine de Chan Zheng (syndrome de tremblement) et de Jing Zheng (syndrome de contracture). Tous les spécialistes s’accordent  à dire qu’il s’agit d’une maladie de type

« déficience de la racine et plénitude de la cime » (Bers Xu Biao Shi).

Ici, la déficience de la racine concerne l’insuffisance du Yin du Foie et des Reins (Gan Shen Bu Zu) homme-racines et la plénitude dela cime concerne le vent, les mucosités, la stase de sang et le feu.

  • Fonctionnement explicatif, en médecine chinoise, de la déficience de la racine et de la plénitude de la cime :

La mer des liquides et des céréales comprend l’Estomac pour l’aspect nourricier et la Rate car elle gouverne la chair et donc les muscles. C’est elle qui s’occupe du transport du Sang et de l’énergie jusqu’à eux.
Le Foie est le maître des tissus tendino-musculaires. C’est lui qui stocke le sang.
Le Rein stocke le Jing (essence) et régénère la moelle.

Au chapitre 48 du Su Wen il est dit que « si les deux Tsang, Reins et Foie, se trouvent en état d’insuffisance, la maladie incurable apparaît. »

  • Le cerveau constitue la mer des moelles.
  • Les Reins stockent le Jing et régénèrent la moelle.
  • L’affaiblissement fonctionnel de la Rate et de l’Estomac, entraîne un déficit de la production du Qi et du Sang.
  • Le Reins, le Foie et le Cerveau ont besoin de Qi et de Sang pour être entretenus, nourris.
  • La Rate contrôle la chair, un déficit de Qi et de Sang rend la Rate
  • Le Foie, pas assez nourrit de Qi et de Sang, ne contrôle plus les tissus tendino-musculaires, cela créé un Vent interne, responsable des tremblements.

Sur le plan des structures fonctionnelles, nous pouvons aussi dire quant aux trois champs de cinabre qu’en

  • ré-harmonisant le dantian inférieur où se trouvent les Reins et
  • en fortifiant le dantian médian où se trouvent la Rate, l’Estomac et le Foie, pour que
  • le dantian supérieur où se trouve le cerveau, puisse effectuer l’essor vers le Ciel Antérieur.

Renforcer la terre pour nourrir les Reins et le Foie mis en cause dans la résultante symptomatique de la maladie. Leur chaleur asséchant les tissus des moelles et des muscles.

Renforcer le bas pour mieux disperser la plénitude du haut. Renforcer l’Estomac et parallèlement la Rate afin de pouvoir distribuer l’énergie issue de la dégradation des eaux et des céréales. Estomac et Rate sont la racine du Qi du Ciel postérieur (c’est-à-dire, de l’ordre du matériel, du manifesté, après notre naissance) et la source essentielle de la production du Qi et du Sang et de l’approvisionnement continuel du Ciel Antérieur (ce qui précède la conception). Leur rôle est vital.

Renforcer le yin du Foie et des Reins

Nourrir le Rein yin afin qu’il puisse réhydrater les moelles.

Sur le plan thérapeutique, il est important de

  • Régulariser le Yin et le Yang, par le Du Mai, « gouverneur des méridiens Yang ».
  • Tonifier la Rate et l’Estomac, pour soutenir le Foie les Reins et le Cerveau.
  • Soutenir Zheng Qi (Qi correct)
  • Une fois renforcés, la Rate et l’Estomac produiront plus de Sang et de Qi pour nourrir les muscles (contrôlés par la Rate), le Foie et les Reins.
  • Les Reins pourront « remplir » le Cerveau.
  • L’amélioration du Cerveau contribuera à atténuer les tremblements et la raideur.

Voilà les objectifs des séances posés.

Tonifier le Vide de Qi et Vide de Sang = 36E, 6Rte, 4RM, 8F

Tonifier le Vide du Yin du Rein et du Foie : 4 RM,

Nourrir le Vide du Yin du Rein : 23V, 3Rn, 6Rte

Calmer le Vent froid, tremblement : 20 Vb, 5Tr, 34 Vb, 3F

Nourrir le Yin du Foie : 8F, 18V, 14V

  • Tonifier le Vide de Qi et Vide de Sang = 36E, 6Rte, 4RM, 8F
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36E (ZUSANLI), Trois Miles du pied,  « trois li de plus ». Le li peut être interprété de deux façons, soit il signifie

  • une mesure de distance (un mile chinois, environ 500 mètres),
  • ou comme son homonyme qui signifie « corriger».

La première interprétation  suggère que si l’on stimule E36, une personne, même fatiguée, pourra parcourir  3 miles (« 3 x 500 mètres de plus).

La seconde interprétation suggère que E36 est capable de corriger n’importe lequel des 3 zangfu vitaux (E, Rte et Rn), ou des 3 réchauffeurs (supérieur, moyen, inférieur).

Point Mer (he) et terre du Méridien de l’Estomac…

  • Localisation: 3cun en-dessous de E 35, un travers de doigt en dehors de la crête tibiale antérieure.
  • Actions: Harmonise l’Estomac, fortifie la Rate, conforte le Qi correct et renforce le Qi originel, tonifie le Qi du corps entier, nourrit le Sang et le Yin, élimine le feu.
  • Indication: sensation vertigineuse, vision faible, ) chasser l’humidité et transformer les glaires (indiqué pour la PSP), tonifie la Rate, indiqué pour le vide de Qi originel et de Yin
  • Citations: « L’estomac est la racine des zangfu » (Classique des catégories)

« L’estomac est la mer du Qi et du Sang » (L’Axe spirituel, chapitre 60)

« Le Qi de l’estomac est la racine de l’homme. »

Qin Cheng –zu, de la dynastie des Song, déclare qu’en utilisant E36, « on peut traiter toutes les maladies »

« La quantité suffisante de Qi originel dépend de l’absence de blessure de la Rate et de l’Estomac ; ce n’est qu’à cette condition que le Qi originel peut être approvisionné et nourri » (Traité sur la Rate et l’Estomac, de Li Dong –yan)

« Lorsqu’un personne dépasse l’âge de 30ans, si on n’applique pas des moxas sur E36, alors le Qi va monter et se précipiter aux yeux » (Les secrets d’un fonctionnaire de la frontière)

  • Associations: Vide de sang du Foie avec vision trouble : disperser E36 et tonifier V18 Ganshu.
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6Rte  (SANYINJIAO), réunion des trois Yin, point de croisement des méridiens Yin de la jambe : Rte, F et Rn. Un des plus grands points du corps. Point LUO

Localisation : face interne de la jambe, trois cun au-dessus du point le plus proéminent de la malléole médiale, dans une dépression proche du bord médial du tibia.

Actions : Tonifie la Rte et l’E, élimine l’humidité, favorise les fonctions du F et la libre circulation du Qi du F, tonifie les Rn, harmonise le réchauffeur inférieur, tonifie, rafraîchit le sang, le fait circuler, stimule le méridien. En liaison avec le F, il peut agir sur certains vertiges, visions troubles.

Indications : un des points les plus importants, il possède une sphère d’action extrêmement étendue. Actif dans tous les tableaux de vide de Rte. Assure la libre circulation du Qi du F, lorsque celui-ci stagne dans le Réchauffeur Inférieur. Tonifie le Rn, surtout le Yin du Rn , il s’emploie donc en cas de vertiges. Il peut nourrir le Sang et le Yin, s’emploie en cas de vide de Sang et vide de Yin. Il peut aussi rafraîchir le Sang, bénéfique en cas de Chaleur de Sang

Associations : E36 Zusanli, tonification forte du Qi du Réchauffeur Moyen et tonification du Qi et du Sang, en cas de fatigue chronique.

F8 Ququan, nourrir le Sang.

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4RM, (GUANYUAN), Porte de l’origine, point Mu antérieur de l’IG, point de croisement du  Vaisseau conception avec les méridiens de la Rte, F et Rn.

Localisation : sur la ligne médiane du bas abdomen, 3 cun en-dessous de l’ombilic, 2 cun au-dessus de la symphise pubienne.

Action : fortifie le Qi originel, effets bénédfiques sur l’essence, tonifie et nourrit le Rn, régule  le réchauffeur inférieur.

Indications : vide de Rn, faiblesse du Qi de la Rte, tremblement

Commentaires : fortifie le Yang du Rn et nourrit le Yin du Rn, tonification en profondeur. Selon la pensée chinoise traditionnelle, , le Dantian inférieur qui se trouve dans le bas abdomen, et va de RM 7 à RM 4 , est la résidence des énergies les plus profondes du corps et la source de tout mouvement. Le Rn est la racine à la fois du Yin et du Yang du corps. « Le Qi originel est distribué aux 5 organes (zang) et constitue l’essence des 5 organes ». On peut donc utiliser 4RM pour traiter tout vide profond des zangfu, que ce soit un vide de Qi, de Sang, de Yin, ou de Yang

Associations : sensations vertigineuses et céphalée de type vent : RM4+V12+V60+TR16+TR1

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 8F (QUQUA), source de la courbe, point Mer (HE) et point eau, du méridien du F, shu antique.

Localisation : juste au-dessous de l’extrémité médiale du pli poplité, dans la dépression située en avant des tendons du muscle demi-tendineux et du muscle semi-membraneux,

environ 1cun en avant de 10 Rte.

Action : élimine la chaleur humidité du réchauffeur moyen. Redonne de la vigueur au Sang. Nourrit le Sang et le Yin.

Indications : céphalées éblouissements, enflure et douleur des yeux (PSP)

Commentaire : Les points Mer (HE) des 3 méridiens Yin de la jambe, tous les points eau, ont pour propriété de drainer l’humidité et la chaleur-humidité. 8F traite la chaleur humidité du Foie.

En tant que point eau du méridien du F, F8 relie le F à sa mère le Rn. Il a donc pour fonction secondaire à la fois de » produire l’eau pour submerger le bois » et de nourrir le Yin et le Sang du F.

8F apaise le Yang du F dans les cas de céphalées, d’éblouissement.

Associations : Céphalées et éblouissement : F8+V60+V58+IG2+IG1C5 (Formules valant mille ducats)

  • Nourrir le Vide du Yin du Rein : 23V, 3Rn, 6Rte

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23V, SHENSHU, (L’idéogramme « Shu » signifie « transporter ». Ils transportent le Qi aux viscères. Chaque viscère Yin et Yang a un point Shu. Ce sont des points essentiels pour le traitement des maladies chroniques .En pratique, ces points produisent généralement un effet plus puissant et plus immédiat que les point Mu antérieurs Les points Shu du dos sont de nature Yang et s’utilisent surtout pour tonifier le Yang. A ce titre Ils sont donc très utiles lorsque le malade est très fatigué, épuisé, ou «déprimé». Malgré cela, on peut les utiliser dans les vides de Yin. Ils agissent également sur l’organe des sens ou le tissu que le viscère Yin correspondant gouverne),

Shu du Rn, point Luo .

Localisation : 1,5 cun en dehors du bord de l’apophyse épineuse de la deuxième vertèbre lombaire (L2)

Actions : tonifie le Rn, fortifie le Yang, effets bénéfiques sur l’essence, nourrit le Yin du Rn, raffermit le Qi du Rn, a des effets bénéfiques sur les yeux(PSP)

Indications : éblouissements, cécité nocturne, vision troubles (PSP), rougeur chaleur de la face.

Commentaires : « Le Rein stocke l’essence….l’Essence est la source de la vie. » (Axe spirituel, chapitre 8)

« L’essence est la racine du corps humain. » (Questions essentielles, chapitre 4)

« Le Rein est la racine du ciel antérieur. » adage chinois.

« Le Qi dynamique qui circule entre les Reins est Ming Men (porte de la vie) (Li Dong-yan)

« Ming Men réside entre les deux Reins….Ming men est la racine du Qi  originel et la résidence de l’eau et du feu ; sans elle le Yin qi des 5 organes (zang) est incapable de se croître, le yang qi des 5 organes (zang) est incapable de se développer » Zhang Jing-yue, de la dynastie des Ming

« Le feu et l’eau du corps humain sont Yin et Yang…sans le Yang, le Yin ne peut pas produire ; sans le Yin, le Yang ne peut pas se transformer » (Lecture essentielles de la tradition médicale)

« Le Yin et le Yang ont la même origine..le feu est le maître de l’eau, l’eau est la source du feu.. » (Œuvres complètes due Jing-yue)

Ces citations soulignent le lien inséparable entre le Yin et le Yang du Rein et aident à expliquer pourquoi tous les points d’acupuncture, qui traitent le Rein, ont invariablement un effet bénéfique sur, à la fois, le Yin du Rein et le Yang du Rein. C’est pourquoi, le indications de V23 insistent sur le vide de Qi du Rein ou le vide de Yang du Rein, ce point a aussi pour action de nourrir le Yin du Rein.

V23 est indiqué pour la vision trouble, la cécité nocturne et les éblouissements, troubles dus au vide de la moelle, de l’essence ou du Yin : le Rein stocke l’essence, produit la moelle  qui remplit le cerveau, et contrôle le Yin.

Le fait que le Yin et le Yang du Rein soient la racine des liquides Yin et  du Yang Qi du corps explique l’action de V23 dans les pathologies de vide chronique.

« Le Rein stocke le Qi de la moelle osseuse » (Questions essentielles)

« V23 est l’un des 5 points (V13, V15, V18, V23) qui drainent la chaleur des cinq organes zang » (Supplément illustré du classique de catégories)

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 3Rn,TAIXIGrande Rivière, point Rivière (shu), point Source (Yuan) et point terre du méridien du Rn.

Localisation : dans la dépression située entre la malléole médiale et le tendon d’Achille, au même niveau que le sommet de la malléole médiale.

Actions : nourrit le Yin du Rn, élimine la chaleur vide, tonifie le Yang du Rn, ancre le Qi.

Indications : sensations vertigineuses, toux.

Commentaires : L’Axe spirituel (Chapitre 6) recommande l’utilisation des points Shu, rivière, pour le traitement des troubles des organes (zang), 3Rn est le point shu et yuan, donc le point principal du méridien pour traiter le déséquilibre de l’organe (zang) Rn, qui, en raison de la nature unique du Rn, implique toujours un vide, essentiellement un vide de Yin du Rn ou de Yang du Rn.

Le vide de Yin du Rn peut affecter le Rn seul, ou ,parce qu’il n’arrive plus à nourrir le Foie, le Cœur, ou le Poumon, que le méridien du Rn atteint tous, il peut aussi affecter ces organes.

3Rn, point essentiel pour traiter le vide de Yin qui affecte les régions du corps qui sont atteintes parle méridien du Rn, ou qui sont contrôlées par le Rn : gorge, intestins, cerveau, dents, oreilles.

« Le cerveau est la mer de la  moelle. » (Axe spirituel, chapitre 33) L’essence du Rn produit la moelle qui remplit le cerveau et la moelle épinière, et dans les cas où  la mer de la moelle souffre de vide, on a des céphalées et des sensations vertigineuses.

« [Lorsque] l’essence n’est pas libérée, elle retourne au Foie et se transforme en sang clair. » (Traité détaillé de médecine selon maître Zhang), met en évidence la relation étroite qui lie le Yin du Rn et le Yin du Foie, ainsi que l’essence du Rn et le Sang du Foie : « Le Rn et le F ont la même origine. » 3Rn est souvent utilisé pour traiter le déséquilibre entre le Rn et le F, qu’il soit dû à l’eau qui n’arrive plus à nourrir le bois, ou à une lésion du Rn suite à une pathologie du F de longue durée. Les symptômes seront : céphalée, sensations vertigineuses, acouphènes, surdité.

Bien que subdivisé en Yin du Rn et Yang du Rn, le Rein est bien entendu un seul organe (zang). « La lésion du Yin atteint le Yang, la lésion du Yang atteint le Yin. » (Questions essentielles, chapitre 5)

« Sans le Yang, le Yin ne peut pas produire, sans le Yin, le Yang ne peut pas transformer. » (Lectures essentielles de la tradition médicale) C’est un principe ancien de la tonification du Rn, en cas de vide de Yang du Rn il faut aussi nourrir le Yin du Rn, et que lorsqu’on nourrit le Yin du Rn, il faut aussi apporter de l’attention au Yang du Rn. « [Dans] les pathologies Yang, traiter le Yin, [dans] les pathologies Yin, traiter le Yang. » (Questions essentielles, chapitre 5) « Nourrir les Yin aide, de façon subtile, le Yang à se renforcer. » (Zhang Jing-yue)

6Rte

  • Calmer le Vent froid, tremblement : 20 Vb, 5Tr, 34 Vb, 3F
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 20 Vb, FENGCHI, Mare du vent, point de croisement des méridiens de la Vb et du Tr, avec le vaisseau Yang de la Motilité et le vaisseau de Liaison du Yang.

Localisation : en dessous de l’occiput, à mi chemin entre 16 DU et 12Vb, dans le creux situé entre les insertions du sterno-cléido-mastoïdien et le trapèze.

Actions : chasse le vent, effets bénéfiques sur les yeux, stimule le méridien.

Indications : céphalées, vent de la tête, sensation vertigineuse, hypertension, rougeur et douleur des yeux, vision trouble, cécité nocturne, affaiblissement de la vision.

Commentaire : sa position est cruciale pour traiter tous les troubles de la tête, du cerveau, des organes des sens, surtout des yeux.

Le vent, facteur pathogène Yang, dont la nature est d’agresser la partie la plus haute, et donc la plus Yang, du corps, peut être de deux sortes, externe ou interne. Dans notre cas, nous nous intéresserons au vent interne, qui a pour origine un déséquilibre du Foie. « La tête est la résidence du Yang » (adage de la médecine chinoise)

En raison de son lien avec le vaisseau de Liaison du Yang, et donc avec le vaisseau gouverneur (DM), et son action de pacification du vent interne, 20Vb est aussi efficace pour « éveiller » le cerveau.

Associations : céphalée : 16Vb, 9Vb ; sensations vertigineuses : 23DM, 10V ; douleur des yeux : 17 DM, 9V, 16DM, 23DM ; rougeur du visage : 23-22-21-17 DM

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 5Tr, WAI GUAN, Porte extérieure, point de communication (luo) du méridien du Tr, point de confluence du vaisseau de Liaison du Yang.

Localisation : 2cun au-dessus de 4Tr, dans la dépression située entre le radius et le cubitus, sur le bord radial des tendons de l’extenseur commun.

Actions : chasse le vent, effets bénéfiques sur la tête, ouvre les vaisseaux de Liaison du Yang, élimine la chaleur, stimule le méridien.

Indications : céphalée avec vent de tête, céphalée de type vide de Rn, rougeur des yeux.

Commentaire : 5Tr est le point distal du méridien du Tr le plus utilisé et le plus important. Le vaisseau de Liaison Yang, qui ne possède aucun point propre, relie les 6 méridiens Yang et le Vaisseau Gouverneur (DM). Dans le traitement des céphalées dues à un déséquilibre du Foie, on utilise 5Tr, que l’on associe avec des points de la 38 Vb, 43Vb, 41Vb, pour une stagnation du Qi du F, ou une montée du Yang du F.

Le méridien du TR appartient au feu, et son trajet interne traverse les trois réchauffeurs. Selon les Méthodes d’acupuncture et de moxibustion du miroir d’or de la médecine, 5Tr élimine les nœuds de chaleur dans les 5 organes (zang) et les 6 entrailles (fu). Il est particulièrement efficace pour traiter les troubles de type chaleur de la tête.

Associations : douleur de la tête et des yeux : 3IG.

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 34 Vb, YANGLINGQUAN, Source de la colline Yang, point mer (He) et point terre du méridien de la Vb, point de réunion (Hui) des tendons, point étoile céleste de Ma Dan-yang.

Localisation : en dessous de la face latérale du genou, dans la dépression sensible qui se trouve environ à 1 cun en avant et en-dessous du péroné.

Actions : stimule le méridien, diffuse le Qi du F, élimine la chaleur-humidité du F tr de la Vb, Harmonise le Sahoyang.

Commentaire : c’est une caractéristique des méridiens, surtout des méridiens Yang, que les points situés aux extrémités ont tendance à avoir leur plus forte influence sur l’extrémité totalement opposée du méridien (c’est-à-dire la région de la tête).

34Vb est le point mer du méridien, selon L’axe spirituel (chapitre 4), « les points mer (he) traitent les entrailles (fu) internes. »

Le principal déséquilibre de la Vb est l’accumulation de chaleur-humidité qui peut provenir

  • de l’altération de la fonction de transport-transformation de la Rte, qui engendre une accumulation d’humidité,
  • de chaleur-humidité, qui bloque la fonction du F et de la Vb,
  • d’un excès de consommation d’aliments riches et gras et d’alcool,
  • d’une invasion de chaleur-humidité pathogène externe,
  • d’une stagnation du Qi du F, qui à la fois, bloque la circulation des fluides et se transforme en chaleur, engendrant la chaleur-humidité.
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 3F, TAICHONG, Grande précipitation, point rivière (shu), point source (yuan), et point terre du méridien du F, point étoile céleste du MA Dan-yang.

Localisation : sur le dos du pied, dans le creux distal par rapport à la jonction des premiers et second métatarsiens.

Actions : diffuse le Qi du F, soue le Yang du F et éteint le vent, nourrit le Sang et le Yin du F, éclaircit la tête et les yeux, régule le Réchauffeur inférieur.

Indications : céphalées, sensations vertigineuses, vision trouble, douleur des yeux.

Commentaire : 3F est le point le plus important du méridien du F, son champ d’action est très étendu, on peut l’utiliser à la fois pour des tableaux de plénitude et pour des tableaux de vide de l’organe (zang) Foie et de son méridien.

« Le Foie gouverne la diffusion et le drainage …lorsque le Qi et le Sang coulent harmonieusement, les dix mille maladies ne surviennent pas. Ds lors qu’il y a blocage, toutes les maladies peuvent survenir. » (Maître Zhu Dan-xi, au XIVème siècle). Le Foie permet la circulation du Qi dans le corps, reste libre, facile, ouverte, détendue et sans entrave. Cette fonction peut être entravée de trois façons principales :

  • La perturbation peut surgir lorsqu’on refoule l’expression spontanée de n’importe quelle émotion, particulièrement, la colère.
  • La fonction de diffusion du Foie est une expression de son Yangqi, « le corps du Foie est Yin, tandis que sa fonction est Yang » (adage chinois), Le Yang du F dépend du Yin du F. C’est pourquoi la stagnation du Qi du F peut provenir d’une incapacité du Yin ou du Sang à humidifier, à nourrir, à assouplir le Foie.
  • La capacité du Foie à diffuser le QI peut être bloquée par la présence de chaleur-humidité pathogène.

La stagnation du Qi du F peut entraîner l’apparition de n’importe quel autre tableau du F : montée du Yang du F, venet du F. C’est pourquoi on dit que tout tableau de déséquilibre du F peut s’accompagner d’une stagnation du Qi.

Le nom « Grande précipitation » évoque le fait que ce point est un grand passage de la circulation du Qi dans le méridien. C’est donc un point essentiel pour favoriser la libre circulation du Qi du F, éviter la stagnation du Qi du F.

Le F est l’organe (zang) du bois et du vent et il a en charge le feu ministériel. Son Qi est vigoureux, plein de force et dynamique : « Le F gouverne la montée, le F contrôle  le mouvement physique » (adage de la médecine chinoise). Il est donc courant que la nature chaude, agressive, montante et remuante du F dépasse les limites ordinaires et se traduise par une montée du Yang du F, ou évolue vers l’agitation du vent du F. Ou bien le vent peut se lever en raison d’un vide de Sang, et du vide des vaisseaux  sanguins qui en découlent. Les manifestations typiques du vent sont les céphalées, les sensations vertigineuses.

3F est d’une égale importance pour tous les tableaux  de vide du F. Il favorise à la fois la production du Sang du F et du Yin du F et donc nourrit les zones du corps qui sont gouvernées par le F, à savoir les yeux, les tendons, l’utérus. Le vide de Yin du F est la racine de l’hyperactivité du Yang du F, tandis que le vide de Sang ou de Yin du F constitue souvent la racine du vent du F. Ce point est capable à la fois de calmer la plénitude et de nourrir le vide, et donc de traiter à la fois la racine et la branche de ces tableaux.

« Le Qi du Foie s’ouvre aux yeux, lorsque les Foie est équilibré, les yeux sont capables de distinguer les 5 couleurs » (L’axe spirituel, chapitre 17)

« Lorsque le Foie reçoit le sang, il permet la vision. » (Questions essentielles, chapitre10)

3F est indiqué pour l’incapacité du Sang ou du Yin du F à nourrir les yeux, ce qui engendre une vision trouble ou défaillante.

Le méridien du F se relie au cerveau au point 20DM, point le plus élevé du corps, il est le seul méridien Yin à monter directement à la partie supérieure de la tête. 3F traite les céphalées vertigineuses, provenant à la fois du tableau de plénitude et de vide du F.

Associations : « les quatre portes » association avec les deux 4GI. « En cas de froid ou de chaleur, ouvrir les quatre portes. »(Ode pour élucider les mystères) Les points source (yuan) des 6 méridiens émergent aux 4 portes. 4GI point source appartient au méridien Yangming, qui est « riche en Qi et en Sang », quant au 3F, point rivière et point source, du méridien du F, il a pour fonction de diffuser le Qi. Ensemble, ils sont capables de stimuler vigoureusement le Qi et le Sang, et de leur assurer une circulation libre, fluide, dans le corps entier.

Yeux rouges : 2O Gi, 15VB, 4Gi.

  • Nourrir le Yin du Foie : 8F, 18V, 14V :

8F

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  18V, GANSHU, shu du F.

Localisation : 1,5cun en dehors du bord inférieur de l’apophyse épineuse de la neuvième vertèbre thoracique (T9).

Actions : fait circuler le Qi du F, régule et nourrit le Sang du F, apaise le vent, rafraîchit le feu et élimine la chaleur –humidité, a des effets bénéfiques sur les yeux et les tendons.

Indications : beaucoup de colère, vision trouble, rougeur des yeux, cécité nocturne, sensations vertigineuses, éblouissements, rigidité du cou, douleur des épaules.

Commentaire : 18V est le point shu du dos du F, là où le Qi du Foie émerge de l’intérieur à la surface du corps, et comme tous les points shu du dos, surtout ceux des organes zang, Yin, il a une forte action de régulation et de tonification au niveau le plus profond du zangfu qui lui correspond.

Les principales fonctions du Foie sont d’assurer la libre circulation du Qi, de stocker le Sang, de contrôler  les tendons, de s’ouvrir aux yeux.  En faisant circuler le Qi du F, en nourrissant et rafraîchissant le Sang du F, en éliminant la chaleur-humidité et en apaisant le vent, 18V est capable de réguler tous les aspects de la fonction du Foie.

Selon Maître Dan-xi, de la dynastie de Jin-Yuan, « Le Foie gouverne la libre circulation. » Ceci renvoie à la fonction du Foie d’assurer une circulation du Qi  libre et sans encombre dans tout le corps et d’aider à la circulation normale du Qi de tous les zangfu, par exemple descente du Qi du P et de l’E, et montée du Qi de la Rte. La stagnation du Qi du F est le tableau pathologique prééminent, parce que c’est souvent le point de départ d’autres tableaux pathologiques du F (par exemple la transformation du Qi du F en feu).

Selon Corriger les erreurs en médecine, de Wang Qing-ren, de la dynastie des Qing, « le Qi est sans forme, et donc incapable de se coaguler en m asses, le développement de masses nécessite une forme prenant celle du Sang. »

Selon l’Axe spirituel, chapitre 17, « Le Foie stocke le sang, le sang est la résidence de l’âme éthérée (Hun) ; lorsque le Qi du Foie est en vide, il y a peur, lorsque le Qi du Foie est en plénitude, il y a colère. » La pression grandissante de la stagnation de Qi prolongée  peut se transformer en feu.

Un vide Sang du F ou du Yin du F peut entraîner des troubles comme la vision trouble, la cécité nocturne, et les sensations vertigineuses. Si la chaleur du feu du F  ou du Yang du F monte perturber les yeux, il en résulte la rougeur, la démangeaison et la douleur.

Les Investigations sur les points situés le long des méridiens, affirment que 18V est indiqué pour « toutes les pathologies des yeux qui sont liées au F. »

« Quand une personne dort, le Sang retourne au Foie. » (Questions essentielles, chapitre 10)

« La colère fait monter le Qi du F au cou et aux épaules. » précepte de la médecine chinoise. La stagnation du Qi du F ou la montée du Yang du F peu facilement conduire à la raideur et la douleur du cou et des épaules.

18V est un des cinq points (13V, 15V, 18V, 20V, 23V) qui drainent  la chaleur des cinq organes zang.

Associations : vide de Sang du F avec vision brumeuse, tonifier 18V et disperser 36E.

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14V, JUEYINSHU, shu du jueyin, point shu du dos du Maitre Cœur, point luo.

Localisation :1,5 cun en dehors du bord inférieur de l’apophyse épineuse de  la quatrième vertèbre thoracique (T4)

Actions : fait circuler le Qi du F et libère la poitrine, régule et fait descendre le Qi

Indications : oppressions de la poitrine, douleur du diaphragme.

Commentaire : 14 V est une exception parmi les points shu du dos dans la mesure où tous les autres points sont nommés d’après leur organe (zang), ou leur entraille (fu) respectif. Le fait que le nom Jueyinshu vienne du méridien jueyin (Maître Cœur et Foie) met l’accent sur sa capacité  à libérer la poitrine en redonnant de la vigueur à la circulation du Qi. Lorsque le Qi du Foie stagne, généralement suite à des facteurs émotionnels, il bloque souvent le Qi du réchauffeur supérieur, entraînant des symptômes comme la douleur et l’oppression du Cœur, de la poitrine et du diaphragme, l’agitation et l’oppression.  La fonction de descente à la fois de l’E et du P est aidée par la circulation libre et sans obstacle du Qi du F.

  • Nous voilà arrivés, à ce stade de ma réflexion, à un protocole « justifié » pour faire face à la double pathologie  que présente mon patient : PSP associée à une maladie de Parkinson.

Je vous propose des extraits de trois séances proposées, étalées dans le temps, avec en toile de fond, ce vers quoi je souhaite tendre :

Tonifier le Vide de Qi et Vide de Sang = 36E, 6Rte, 4RM, 8F

Tonifier le Vide du Yin du Rein et du Foie : 4 RM,

Nourrir le Vide du Tin du Rein : 23V, 3Rn, 6Rte

Calmer le Vent froid, tremblement : 20 Vb, 5Tr, 34 Vb, 3F

Nourrir le Yin du Foie : 8F, 18V, 14V

Mais  aussi, les accès que me propose le corps du patient, et ma capacité à m’adapter à la situation, avec les outils à ma disposition.

SEANCE 1 : (16 /04/2013)

  • M.G, en demande de soin shiatsu, m’interroge souvent en début de séance sur ses pouls, leur qualité, ce qu’ils traduisent. Chaque séance débute par ce petit « rituel », dialogue, partage de connaissances.
  • La peau de M.G est parcourue, de façon aléatoire de psoriasis : maladie inflammatoire de la peau, qui se caractérise généralement par l’apparition d’épaisses plaques de peau qui desquament (qui se détachent sous formes « d’écailles » blanches). Les plaques apparaissent à différents endroits du corps, le plus souvent sur les coudes, les genoux et le cuir chevelu. Elles laissent des zones de peau rouge.  Le psoriasis peut être très désagréable ou même douloureux lorsqu’il se manifeste sur la paume des mains, la plante du pied ou dans les plis de la peau. Mon soin shiatsu sera délimité en fonction de l’étendue, de la localisation et de la douleur causée par le psoriasis.
  • Suite à une chute, M.G se plaint de douleurs costales. La radio indique qu’il n’y a pas de fêlure. Autre limite pour le chemin du shiatsu.
  • Nous travaillons dans la pénombre, sa vision double le fatigue et la luminosité  est douloureuse. Il bénéficie d’une injection de botox  au niveau des paupières pour laisser yeux ouverts (tous les 3mois), afin de « décrisper » les yeux.
  • Observation du patient: visage rouge-jaune, extrémités (doigts, orteils) froides.
  • Plaintes: chutes fréquentes, diminution des capacités d’élocution, cécité progressive, vision trouble, ulcère de l’estomac, présence de sang dans les sels.
  • Prise de pouls: Equilibre des pouls droits et gauche, même intensité, mais avec une plénitude plus forte à gauche, du fait de la montée intrinsèque du F. Pouls superficiels, pleins, glissants, tendus. Le pouls est plus fort sur les 2 barrières, ce qui est caractéristique de la montée du F et de la déficience de la Rte et l’insuffisance du Sang.

Plénitude du pouls sur  la barrière avec déficience au niveau du pouce (3ème loge)

  • Observation de la langue:

Volume : rétracté, crevassé, grosse, large, indentation, flasque, tremblante.

Enduit : humide, épais, trouble, gras, jaune.

Couleur : rouge, pourtour rouge.

  • Diagnostic différentiel:

Etiologie : L’humidité chaleur se transforme en feu,  la longue.

Le Feu du F embrase la partie supérieure du corps, l’Energie et le Sang montent à contre-sens, la chaleur endommage les vaisseaux, le Sang divague.

Pathogénie : chaleur-plénitude dans le F : stagnation du Qi du F qui se transforme en feu, les symptômes sont visibles à la tête et au visage. Le Feu du F chauffe le sang.

Symptômes classiques : maux de tête, vertiges, agitation, visage et yeux rouges, bouche amère, langue rouge avec enduit jaune, pouls tendus et rapide.

  • Principe de traitement: calmer le feu du F, harmoniser la Rte, apaiser les douleurs, favoriser la circulation du sang.

 Séance 1:

M.G, à cause de ses chutes fréquentes, m’accueille chez lui, sur un fauteuil, en situation assise, que l’on peut « horizontaliser ». Pour accéder à son dos, afin d’atteindre 14-18-23 V, nous tentons, tous les deux, de l’assoir sur une chaise, avec son buste plaqué contre le dossier de la chaise, pour que j’accède au dos. Les vertiges augment, et la charge de son poids (90 kilos) vont rendre, très vite, cette manipulation impossible, et dangereuse, et pour lui, et pour moi.

Assise sur un tabouret, afin d’être à sa hauteur, j’entame mon shiatsu. Je salue d’abord son buste, comme prise de contact.

  • J’ouvre le méridien de l’E, et je descends la jambe, en « m’installant » dans le 36E, temps d’ouvrir ce point, je poursuis jusqu’à E41 (division du courant, point fleuve et point feu du méridien), pour éliminer la chaleur du méridien, calmer la rougeur des yeux, et de la face, diminue le vent de la tête.
  • Je descends la VB au niveau de la cuisse, en m’installant dans le 34Vb, jusqu’à la cheville, 40Vb (monticule de ruines, point source du méridien), pour diffuser le Qi du F, éliminer la chaleur-humidité de la Vb.
  • Sur la jambe opposée, je draine le méridien du F et de la Rte, et je m’installe dans le 8F et le 6Rte.
  • De retour à la jambe initiale, gauche, je passe par le 3Rn puis je poursuis par les bandes du pied, en m’installant sur le Je réalise le tour de la cheville, la tranche du pied, le tour de la malléole interne, la serpillère, le débottage, l’étirement du tendon d’Achille. Je stimule la plante du pied, et m’installe dans la Fontaine jaillissante (1Rn).
  • Je passe à l’autre jambe, avec les stimulations identiques.
  • Retour sur le buste, remontée de RM, libération du diaphragme et des côtes flottantes, pause au 14F (Porte du cycle, point Mu du F, point de croisement des méridiens du F et de la Rte avec le vaisseau de Liaison du Yin), afin de diffuser le Qi du F et réguler le QI tonifier le Sang, harmoniser le F et l’E. Passage sur le méridien de l’E. Bec de canard, liaison poitrine-épaule. Pause intentionnelle sur 4RM. Croix, manœuvre de résonnance.
  • Les trois Yin de la main : dispersion du C, (le sage a le cœur vide), tonification du MC et du P. Tour du poignet, point 7MC, les deux éminences de la main, faire sortir l’énergie par les doigts, manœuvres vibratoires.
  • Les trois Yang de la main : tonification de GI, TR et IG, avec une pause intentionnelle sur 5TR.
  • La tête : pressions horizontales et verticales du front, pression du DM, cornes du bélier, pressions de la nuque, ouvrir les fenêtres du ciel, avec une intention particulière sur 20Vb, les fenêtres du ciel sont complètement fermées, je n’utilise pas la force physique mais celle du fluidique en m’installant dessus. Tête-épaule opposée, deux mains croisées sous la nuque,
  • Le visage : trois poissons, os malaire, sillons nasaux, maxillaire inférieur, crocheter la mandibule. 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8,  pause au 9E (Accueil de l’homme, point de croisement des méridiens Vb et E, point fenêtre du ciel, point mer du qi) afin de réguler le QI et le sang et calmer la rébellion. Manœuvres vibratoires.
  • Prise de pouls : harmonie des pouls droits et gauche, intensité moindre, la plénitude toujours présente à gauche. Pouls  moins superficiels, moins tendus.
  • Mon patient dort, je le couvre, et le quitte.

SEANCE 2 : (18/12/2015)

M.G a quitté son fauteuil pour s’installer dans un lit médicalisé, plus approprié à l’évolution de sa maladie. Nos dialogues verbaux ont pris fin. Il parvient à indiquer son accord ou son désaccord en redressant le pouce. Suite à une hospitalisation de quelques semaines, afin d’ajuster son traitement, je retourne à son domicile. Sa femme lui demande s’il souhaite toujours des shiatsu. Nous attendons sa réponse, et voyons surgir un pouce, puis le second pouce en renfort ! Après ce double adoubement, je poursuis ma médiation par le toucher. Il faut souligner que mon collègue orthophoniste, qui a bien voulu suivre mon patient en « doublon », a cessé sa médiation orthophonique. Un patient sans langage verbal laisse les orthophonistes démunis ! Quant à moi, je continue.

  • Observation du patient: visage rouge-jaune, extrémités (doigts, orteils) froides.
  • Plaintesplus de parole, cécité totale.
  • Prise de pouls: dominance des pouls gauches sur les pouls droits,  plénitude généralisée, pouls pleins, tendus.
  • Le pouls du F et de la Rte sont les plus intenses
  • Observation de la langue: impossible
  • Diagnostic différentiel:

Etiologie : le feu domine.

Le Feu du F embrase la partie supérieure du corps, l’Energie et le Sang montent à contre-sens, la chaleur endommage les vaisseaux, le Sang divague.

Pathogénie : chaleur-plénitude dans le F : stagnation du Qi du F qui se transforme en feu, les symptômes sont visibles à la tête et au visage. Le Feu du F chauffe le sang.

  • Principe de traitement: calmer le feu du F, harmoniser la Rte, apaiser les douleurs, favoriser la circulation du sang.
  • Proposition additionnelle au suivi de M.G , l’aide de huiles essentielles.
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Ajout à la boisson : hydrolat aromatique, Romarin ABV.

Un hydrolat (ou eau de distillation) est un extrait de plante, aromatique ou non, obtenu par entraînement à la vapeur. Lors du processus de distillation dans un alambic, les composés aromatiques des matières premières distillées sont entraînés avec la vapeur d’eau, condensés et récupérés dans un décanteur. Le distillat obtenu est composé d’huile essentielle surnageant et d’eau de distillation, dans laquelle s’est solubilisée une infime partie de l’huile essentielle. Dans ce cas-là, on obtient un sous-produit, ou coproduit, de l’huile essentielle.

Le Romarin  draine le Foie, nettoyant  et mucolytique, facilite l’expectoration et la respiration. Posologie : 1 à 2 cuillères, par jour, dans la boisson.

  • En diffusion 

: HE mandarine (30%)

HE petit grain bigarade (30%)

HE sapin baumier (20%)

HE eucalyptus radié (20%)

Bénéfices :

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La mandarine : apaisant, sédatif, régulateur du système nerveux central

Petit grain bigarade : troubles respiratoire, réponse lorsqu’il y a un stress corporel

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Sapin baumier : cortisone « like », effet similaire à la cortisone, infection ORL

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Eucalyptus radié : asséchant, ouvre les bronches, mucolytique

Posologie : 10 gouttes, 10minutes, 4 fois par jour.

  • En application: HE Romarin ABV, 10 à 20%, sur le 3F, point shu source et terre du méridien du F.

Cette aide n’a pas pu être appliquée, l’épouse de M.G a refusé. A moi de rechercher, fouiller, parfois trouver,  toujours proposer, et surtout, accepter le refus. Grandir encore en humilité, et me rappeler que la toute-puissance du soignant, n’est qu’un miroir aux alouettes.

Séance :

Le lit médicalisé m’oblige à donner mes soins debout, à moi de trouver la posture juste, afin de pouvoir m’installer dans mes points avec aisance, sans effort musculaire ajouté de ma part, aider sans abîmer. Merci au Yoga et au Tai ji quan !

M.G. a une poche gastrique, et des glaires l’encombrent régulièrement, nécessitant une aspiration. Son torse est mouillé en permanence. Toucher sa poitrine est délicat, hyper sensibilité rendent l’accès impossible.

Le chemin de vie se réduit, tout comme le chemin des méridiens, nous avançons tout de même.

  • Prise de contact délicat et léger sur le buste, pour ne pas déclencher de quinte de toux, fluidique.
  • Ouverture du méridien de l’E, sur la cuisse, descente de l’E, avec un arrêt sur le 36 E, et sur le 40 E : Fenglong, grosse bosse, point de communication luo de l’E.  Transforme les glaires et l’humidité, a des effets bénéfiques sur la poitrine, élimine les glaires du P et soulage la toux et la respiration sifflante. Indications : glaires abondantes, plénitude, oppression de la poitrine, enflure de la face, toux et essoufflement, toux avec glaires abondantes. Les glaires peuvent se former lorsque :
  1. La stagnation du Qi du F perturbe la circulation des liquides organiques, qui se figent alors en glaires
  2. La chaleur plénitude condense les liquides organiques : les glaires sont la partie matérielle du feu, et le feu est la partie immatérielle des glaires
  3. L’un ou l’ensemble des organes (zang), responsable de la transformation et du transport des liquides organiques est vide. Le P dans le Réchauffeur supérieur, la Rate dans le réchauffeur moyen, les Rn dans le Réchauffeur inférieur.

Le déséquilibre dans la fonction transport-transformation de la Rate qui est le plus fréquent en pratique clinique : « La Rate est l’origine des glaires…Lorsque l’eau, les céréales et les liquides organiques ne circulent pas, ils s’accumulent et forment des glaires fluides (tanyin) »(Questions essentielles, chapitre 74)

  • Pour terminer à E41
  • Je descends la VB au niveau de la cuisse, en m’installant dans le 34Vb, jusqu’à la cheville, 40Vb . Je m’installe au 62V (Shenmai, vaisseau étendu), pour apaiser le vent et disperser le Yang.
  • Sur la jambe opposée, je draine le méridien du F et de la Rte, et je m’installe dans le 8F, 10 Rte (Xuehai, mer su Sang), pour disperser les stases, rafraîchir le Sang, le 6Rte., et le 4Rte, (Gongsun, petit fils et grand-père) point de communication luo du méridien de la Rte, point de confluence du Vaisseau Pénétrant, la mer du Sang. Il fortifie la Rte, et harmonise le Réchauffeur moyen, régule le Qi et élimine l’humidité, a des effets bénéfiques sur la poitrine.
  • De retour à la jambe initiale, gauche, je passe par le 3Rn puis je poursuis par les bandes du pied, en m’installant sur le Je réalise le tour de la cheville, la tranche du pied, le tour de la malléole interne, la serpillère, le débottage, l’étirement du tendon d’Achille. Je stimule la plante du pied, et m’installe dans la Fontaine jaillissante (1Rn).
  • Je passe à l’autre jambe, avec les stimulations identiques.
  • Les trois Yin de la main : dispersion du C, (le sage a le cœur vide), tonification du MC et du P. Je m’installe sur le 7P, (Lieque, suite brisée), point de communication (luo) du méridien du P, pour favoriser la fonction de descente du P apaiser les glaires, réguler la voie des eaux ; et le 9P (Taiyuan, Grand abîme), point rivière (shu), point source (yuan), et point terre du méridien du P, afin de tonifier le P, la fonction de descente du P et transformer les glaires .Tour du poignet, point 7MC, les deux éminences de la main, faire sortir l’énergie par les doigts, manœuvres vibratoires.
  • Les trois Yang de la main : tonification de GI, TR et IG, avec une pause intentionnelle sur 5TR.
  • La tête est difficile d’accès, je ferai mes pressions de face, horizontales et verticales du front, pression du DM, cornes du bélier, l’accès à la nuque ne sont plus possibles.,
  • Le visage : trois poissons, os malaire, sillons nasaux, maxillaire inférieur, crocheter la mandibule. 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8,  pause au 9E .Manœuvres vibratoires.
  • Prise de pouls : plus d’harmonie des pouls droit et gauche, intensité moindre, la plénitude toujours présente à gauche, au niveau du F et de la Rte. Pouls plus lent, moins superficiels, moins tendus.
  • Lors de cette séance, il n’y a pas eu de quinte de toux, j’ai pû mener à terme, dans l’harmonie, mon soin. Mon patient dort, je le couvre, et le quitte.
  • SEANCE 3 :(22/04/20016)

Nous arrivons vers la fin du chemin de vie de M.G. Il ne réagit plus à mes pressions, on ne se serre plus la main, les fonctions sociales rétrécissent, ses mucosités sont de plus en plus envahissantes, tous ces nouveaux éléments m’obligent à reconsidérer mes objectifs, mon joli protocole bien rassurant. Quitter le chemin tracé, pour préparer, faciliter un passage, vers un ailleurs, dont il semble être à la porte.

Mon objectif sera

  • de nourrir le Yin, la racine de son être,
  • et d’appliquer les huit points Shen : résonance de fin de vie

Nourrir le Yin :

la qualité des pouls, très Yang, en surface, voire débordant, comme s’il n’y avait qu’un seul pouls, une seule barre de pouls, indique le manque criant de racine, de Yin.

4Rm, 6Rm, 6 Rte, 6Rn, 7Rn, 6MC, 4Rte, 7P

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4Rm : Guanyuan, porte de l’origine.

Cf L’HUMAIN , 12.

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6Rm : Qihai, Mer du Qi.

Localisation : sur la ligne médiane du bas abdomen, 1,5 cun en-dessous de l’ombilic et 3,5 cun au-dessus de la symphyse pubienne.

Actions : entretien le Qi naturel, tonifie le Qi, tonifie le Rn et fortifie le Yang, sauve le Yang qui s’effondre, régule le Qi et harmonise le Sang.

Indications : épuisement du Qi, vide du Qi originel, vide de Yin, toute forme de pathologie chronique du Qi, amaigrissement es muscles du corps.

Commentaire : Localisation dans le centre vital du corps, lieu où les énergies les plus profondes sont stockées et produites, lieu qui joue un rôle central dans le traitement des maladies. Selon le Grand compendium d’acupuncture et de moxibustion, 6 Rm est indiqué pour le vide du Qi originel, et pour le vide du Qi de tous les organes (zang). On considère que le Qi originel est la base de la formation et de l’activité de tous les zangfu. Le concept est expliqué dans le Classique des difficultés ( 8ème difficulté) qui dit : « le Qi dynamique qui circule entre les Rn est [le fondement] de la vie humaine, la source des 5 organes (zang) et des 6 entrailles (fu), la racine des 12 méridiens, la porte de la respiration, et l’origine du Tr. »

Dans le Discours sur les origines et l’évolution de la médecine, de XU Da –cun, 1704: « Le Qi originel est distribué aux 5 organes (zang) et constitue l’essence des 5 organes (zang). »

Le Qi originel est formé par l’association du Qi du ciel antérieur et du Qi du ciel postérieur. 6Rm fait circuler et stimule le Qi du ciel antérieur, stocké dans le Rn. C’est pourquoi il est indiqué pour le plus vaste champ possible de trubles impliquant le vide et l’épuisement du Qi.

En favorisant le Qi du ciel antérieur, il est capable d’entretenir le Qi du ciel postérieur de l’E et de la Rte, il est donc indiqué pour l’amaigrissement et l’affaiblissement des muscles.

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 6 Rte : cf L’HUMAIN, p.11

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6Rn : ZHAOHAI, Mer brillante, Point Clé du Yin Qiao Mai, Nourrit le Yin.

Localisation : 1 cuun en-dessous du sommet de la malléole médiale, dans le sillon formé par les deux faisceaux de ligaments.

Actions : nourrit le Rn, calme l’esprit, régule le réchauffeur inférieur.

Indications : nourrir le Yin, éliminer la chaleur vide, tonifier le Yang, réchauffer le froid.

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7Rn : FULIU, retour du courant, Point de tonification annuelle du Rein. Tonifie le Yin et le Yang du Rein. Point fleuve (jing) et point métal du méridien du Rn.

Localisation : sur la face médiale de la jambe, dans la dépression située à 2 cun au-dessus de 3Rn, sur le bord antérieur du talon d’Achille.

Actions : effets bénéfiques sur le Rn, nourrit le Yin.

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6MC : NEIGUAN, porte interne, Point de communication (Luo) du méridien du MC,  Point clé du Yin Wei Mai.

Localisation : bord cubital di fléchisseur radial du carpe, 2 cun du poignet.

Actions : régule le Qi, régule le C et calme l’esprit, élimine la chaleur, soumet le Qi rebelle de lEstomac, ouvre le Vaisseau de liaison du Yin.

Indications : Tonificateur du Yin haut du corps, calme l’anxiété.

Commentaire : Le Maître Cœur est l’enveloppe du Cœur, qui abrite l’Esprit, et le méridien de communication (luo) du MC relie 6MC directement au Cœur. L’action qu’a 6MC à réguler l’organe (zang) Cœur et à calmer l’esprit met en évidence son rôle double sur les aspects physiques et les aspects émotionnels du Cœur. Il régule et calme l’Esprit, et traite une vaste gamme de troubles émotionnels, quel que soit le tableau sous-jacent. Le méridien du MC appartient au Feu, 6MC est indiqué pour toute une variété de manifestations de type chaleur.

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4Rte : GONGSUN, petit-fils et grand-père.

Point Luo, Point Clé du Chong Mai.

Localisation : sur le bord interne du pied, dans la dépression située en avant et au-dessous de la base du premier métatarsien.

Actions : tonifie le cycle complet des 5 éléments en ouvrant la circulation de l’Énergie. Tonifie le couple Estomac /Rate Pancréas, régule le Qi élimine l’humidité, calme l’esprit.

Indications : harmonise le Réchauffeur moyen, fortifie la Rte, réguler le Qi.

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7P : LIEQUE, suite brisée

Point de communication ( Luo) du méridien du P, Point Clé du Ren Mai, Ouvre la circulation de l’Énergie Yin

Localisation : Il se situe au niveau du pouls n°3, mais au lieu d’aller chercher l’artère, aller sur l’os en cherchant le creux dans le radius.

Actions : Agit sur le corps et l’esprit. Libère la surface et chasse le vent, apaise le vent et les glaires,  ouvre et régule le vaisseau Conception, calme l’esprit, calme les émotions.

Indications : La capacité de 7P à apaiser le vent interne est complétée par celle de faire descendre les glaires, également indiqué en cas d’expectoration de glaires et de vomissement de salive écumeuse.

  • Les huit points clé des merveilleux vaisseaux, pour accéder à une  conscience supérieure: 

(Vade Mecum, Cancer, p.72)

Il nous faut ici, aborder la notion de  « Merveilleux Vaisseaux » appelés aussi, « Méridiens Curieux » ou « Méridiens Extraordinaires ». Ils sont au nombre de huit. Ils contrôlent l’activité des Méridiens principaux, dont ils empruntent une partie du trajet et auxquels ils assurent certaines connexions.

Ils ne sont pas directement reliés aux Organes et Entrailles et n’ont pas la structure et les ramifications des Méridiens principaux.

Seuls deux d’entre eux, le Vaisseau Gouverneur « Du Mai » et le Vaisseau Conception « Ren Mai », ont leurs propres points

FONCTIONS

  • Ils jouent le rôle de réservoir d’énergie vis-à-vis des méridiens principaux. Ceci signifie que les Merveilleux Vaisseaux peuvent à la fois absorber l’énergie des méridiens principaux et leur restituer cette même énergie lorsqu’ils en ont besoin. Ils ont pour fonction de régulariser les excès de Yin et de Yang.
  • C’est le Rein qui fournit l’Énergie à tous les Merveilleux Vaisseaux. Ils sont donc en relation avec les méridiens principaux, constituant le lien entre le Qi du Ciel Antérieur et le Qi du Ciel Postérieur. Les méridiens extraordinaires permettent donc un niveau de traitement plus profond, dans la mesure où ils sont liés au Qi du Ciel Antérieur et à la constitution fondamentale de l’individu.
  • Les Merveilleux Vaisseaux jouent un rôle dans la résistance qu’offre le corps aux facteurs pathogènes. C’est ce qui explique le rôle important que joue le Rein, puisque tous les Merveilleux Vaisseaux en découlent.

Ces 8 merveilleux vaisseaux,  permettent ainsi les grandes transformations du corps. Dans la situation qui nous concerne, nous les utiliserons pour la transformation finale, le passage vers un au-delà.

Comme ils sont le lien entre le Qi du Ciel Antérieur (Yuan qi, qi originel) et le Qi du Ciel Postérieur (Qi nourricier, Ying Qi),  les méridiens extraordinaires permettent donc un niveau de traitement plus profond, dans la mesure où ils sont liés au Qi du Ciel Antérieur et à la constitution fondamentale de l’individu.

Ce raisonnement explique l’utilisation, par couple, des points clés d’ouverture de chacun des 8 Merveilleux Vaisseaux. Non pas comme des points d’entée, ou de sortie, mais comme des points qui activent tout le méridien.

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YANG QIAO MAI : VAISSEAU DE  MOTILITÉ DU YANG

FONCTIONS : Yang Qiao Mai équilibre le tonus musculaire sur l’arriere du corps, il nourrit les yeux. Le Rein fournit l’Essence à tous les Merveilleux vaisseaux qui la font circuler dans le corps entier, et contribuent ainsi à intégrer la circulation du Qi du Ciel Antérieur (essence) et celle du Qi du Ciel Postérieur (nourricier). Les Merveilleux vaisseaux peuvent absorber l’Énergie des méridiens principaux et leur restituer cette énergie lorsqu’ils en ont besoin, à la manière d’un vase d’expansion. Ils permettent un niveau de traitement plus profond.

Point clé = 62V

YIN QIAO MAI : VAISSEAU DE MOTILITÉ DU YIN

FONCTIONS : Yin Qiao Mai équilibre le tonus musculaire sur le devant du corps, il nourrit les yeux.

Point clé = 6Rn

YANG WEI MAI : VAISSEAU RÉGULATEUR DU YANG

FONCTIONS : Yang Wei Mai est le réseau de liaison entre les méridiens Yang et le Du Mai.

Point clé = 5Tr

YIN WEI MAI : VAISSEAU  RÉGULATEUR DU YIN

FONCTIONS : Yin Wei Mai est le réseau de liaison entre les méridiens Yin du bas du corps

et le Ren Mai.

Point clé = 6MC

DAI MAI : VAISSEAU CEINTURE

 FONCTIONS : Il enserre tous les méridiens du tronc. Assure l’échange entre le bas et le haut du corps, entre la monté et la descente.

Point clé = 41Vb

CHONG MAI : MER DU SANG, MER DES 12 MÉRIDIENS

FONCTIONS :

Nourrit le sang, d’où son importance en chimiothérapie. Le Chong mai comme le Ren mai et le Du mai font circuler le Qi Protecteur (lutte contre les facteurs pathogènes externes) dans le thorax, l’abdomen et le dos. Le Chong Mai comme le Ren Mai règle les cycles de 7 ans chez les femmes et de 8 ans chez les hommes.

Point clé : 4Rte

DU MAI JING : VAISSEAU GOUVERNEUR

POINTS : 28 points

TRAJET : Commence au périnée au-dessus de l’anus. Remonte la ligne médiane du dos.
Finit au-dessous de la lèvre supérieure.

FONCTIONS : Le Du Mai contrôle (gouverne) tous les méridiens Yang.

Point clé = 3IG

REN MAI : VAISSEAU CONCEPTION

 POINTS : 24 points

TRAJET : Commence au périnée entre pubis et anus. Remonte le long de la ligne médiane de l’abdomen, du torse, cou. Finit sous la lèvre inférieure.

FONCTIONS : Le Ren Mai est le recteur des méridiens Yin.(Ren signifie « prendre en charge, assumer »)

Point clé = 7P

Voilà pourquoi, pour la fin de sa vie, afin de préparer sa transformation finale, et puisque « Seul l’étang tranquille reflète les étoiles. » (Proverbe chinois), je propose à M.G d’activer ses Merveilleux Vaisseaux :

7P+6Rn : pour activer Ren Mai

3IG+62V : pour activer DM

41Vb +5Tr : pour activer la communication entre le haute et le bas du corps

4Rte+6MC : pour réguler les Yin dans l’interne des organes

C’est  avec une attention encore plus particulière, de respect, de déférence, d’absolu, d’altruisme, de vacuité,

« Allez, allez, allez au-delà, allez complètement au-delà, soyez enraciné dans la terre de l’Eveil ! »,

j’entame mes dernières séances avec M.G.

  • Je nourris d’abord son Yin : 4RM, 6Rm, 6MC, 7P, 6Rte, 4Rte, 6Rn, 7Rn
  • Puis, j’active ses Merveilleux Vaisseaux, soit par couplage, soit en croisant les points.
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Après quelques mois de ce nouveau type de soins, je reçois, début juillet,  un courriel de la part de Mme G, m’informant que son mari est désormais sous masque à oxygène. Elle souhaite suspendre les soins, pour alléger le planning très chargé, profitant de l’été pour diminuer les contraintes extérieures. Elle me recontactera à la rentrée…

Je lui réponds par courriel en la remerciant de la confiance qu’ils m’ont gratifiée, comprenant son désir d’alléger son quotidien, et lui demandant de me tenir au courant de l’état de santé de son mari, si elle le veut bien.

C’est l’automne. N’ayant pas de nouvelles, je prends conscience que cette préparation à une transformation à venir m’a aidée, moi aussi, en tant que thérapeute, à me préparer à notre séparation.

Moi aussi j’ai bénéficié de cette transformation-évolution. Comme un AU REVOIR.

2.2 Rééducation orthophonique d’une dégénérescence cognitive chez une personne âgée, médiation orthophonique avec l’aide des techniques du shiatsu :

2.2.1 Définition de la dégénérescence cognitive chez la personne âgée :

L’OMS, dans la CIM 10, (glossaire 17) définit la dégénérescence cognitive, la démence comme :

« une altération progressive de la mémoire et de l’idéation, suffisamment marquée pour handicaper les activités de la vie quotidienne, apparue depuis au moins six mois ; [et associée à au moins l’] un des troubles suivants : langage, calcul, jugement, altération de la pensée abstraite, praxies, gnosies ou modifications de la personnalité ».

Comme l’expriment Jacques SELMES et Christian DEROUESNE (2009), la maladie d’Alzheimer, dégénérescence cognitive, est une maladie qui doit être envisagée sous plusieurs angles :

  • une maladie du cerveau : elle est liée à des lésions cérébrales qui perturbent le fonctionnement cérébral.
  • une maladie de la personne : le comportement du malade se voit grandement modifié, tant dans ses rapports au monde qu’aux autres.
  • une maladie de la famille : elle altère les relations entre les générations, transforme les rôles familiaux et, par là même, remet en cause toute la structure familiale.
  • une maladie de la société : l’accroissement important du nombre de malades et l’insuffisance des structures d’accueil nécessitent l’élaboration d’une politique sociale et sanitaire adaptée.

L’évolution se fait toujours dans le sens de l’aggravation.

Trois phases peuvent être retenues dans le développement de la maladie (J. SELMES et C. DEROUESNE (2009)) :

  • Dans une première période, les lésions cérébrales se constituent très lentement, sans donner aucun symptôme clinique. Cette phase, silencieuse, est dite pré- clinique.
  • Lorsque les lésions cérébrales atteignent un certain degré d’intensité et d’extension, les premiers symptômes apparaissent ; nous sommes dans la phase pré-démentielle. Pour l’instant, l’activité quotidienne est largement respectée et seules les activités les plus complexes sont affectées.
  • Lorsque les déficits intellectuels atteignent plusieurs fonctions et que leur sévérité interfère avec la vie courante, la troisième phase, dite démentielle, est atteinte.

A partir de cette phase, le diagnostic peut être porté. Selon la sévérité des déficits cognitifs et de leur retentissement sur la vie quotidienne, la démence est qualifiée de légère, modérée ou sévère. La dégradation, évoluant sur plusieurs années, conduit à un état grabataire. La mort survient soit du fait de maladies associées (cancer, maladies cardio- ou cérébro-vasculaires), soit de complications (broncho-pneumopathie, infection urinaire) liées à l’immobilité.

En France, en 2010, le nombre de cas de démence est évalué entre 800 000 et 850 000 selon les études, soit plus de 1,2 % de la population totale. D’ici 2050, ce chiffre devrait être multiplié par 2,4 soit plus de 1 800 000 cas, représentant près de 3% de la population.

Les différentes atteintes de la maladie :

Le dysfonctionnement cérébral dû à la maladie se traduit par deux types de symptômes qui retentiront sur la vie quotidienne :

  • les troubles cognitifs,
  • les modifications du caractère et du comportement.

Il est toutefois essentiel de comprendre que cette séparation des symptômes relève d’une commodité d’exposition et que dans les faits ces différents symptômes interagissent entre eux.

Ainsi, la présence de troubles affectifs contribuera à restreindre les activités quotidiennes, d’où, en retour, une baisse de l’estime de soi et l’aggravation des idées dépressives et, en définitive, une aggravation du dysfonctionnement cognitif.

La description des troubles qui va suivre prend notamment appuie sur les définitions données par Thierry ROUSSEAU, en 2005, dans Communication et Maladie d’Alzheimer : Evaluation et prise en charge.

  • Les troubles cognitifs : très grande hétérogénéité des troubles cognitifs. Hétérogénéité par la multiplicité des atteintes elles-mêmes mais aussi par la sévérité de ces atteintes selon le stade d’évolution de la maladie.
  • Troubles mnésiques Ce sont les difficultés de mémoire qui donnent l’alerte dans l’immense majorité des cas. Ce qui est pathologique, et qui correspond bien à l’installation de la maladie et non au vieillissement normal, c’est l’aggravation progressive de ces troubles jusqu’à la perte de mémoire (amnésie). La mémoire fonctionne grâce à plusieurs systèmes et sous-systèmes différents qui pour beaucoup sont atteints dans la dégénérescence cognitive.

Des perturbations surviennent dès la phase de formation du souvenir. Elles porteraient sur l’encodage, phase pendant laquelle l’individu transformerait des informations perceptives en représentations mentales susceptibles d’être réactualisées ultérieurement.

Les deux autres phases sont la rétention, durant laquelle les informations mnésiques sont intégrées aux autres représentations déjà stockées, puis la récupération ou le rappel. Ce rappel, qui permet la réactivation momentanée de certaines représentations mnésiques, est également perturbé.

La mémoire de travail nous permet de garder en mémoire des informations pour une utilisation immédiate, comme faire un numéro de téléphone. De court terme et limitée en nombre d’informations (entre cinq et neuf), elle se voit progressivement réduite.

Ainsi, à la fin de la phrase, il est fréquent que la personne ait oublié ce que l’on vient de lui dire. Ce phénomène rend l’accompagnement particulièrement difficile.

La mémoire à long terme, permettant le stockage durable d’une information, est également atteinte. Cette mémoire est notamment constituée des entités suivantes :

  • La mémoire épisodique : La mémoire épisodique, qui va correspondre aux évènements de notre histoire personnelle selon un système de coordonnées spatio-temporelles, est prioritairement touchée. Par exemple, la personne oubliera d’abord la naissance de son dernier petit-enfant, puis le mariage de son fils, etc.
  • la mémoire sémantique : La mémoire sémantique, constituée de connaissances apprises (vocabulaire, fluence verbale, dénomination, associations verbales), est, elle aussi, perturbée dans la dégénérescence cognitive.
  • la mémoire déclarative : La mémoire déclarative, qui est celle des faits accessibles à la conscience, est aussi atteinte.
  • la mémoire explicite : La mémoire explicite, qui permet au sujet de conscientiser l’apprentissage qu’il opère, va également s’altérer.
  • la mémoire procédurale : La mémoire procédurale correspond à l’automatisation des habiletés motrices accessibles grâce aux performances. Souvent on ignore que l’on fait appel à cette mémoire. Or, elle intervient dans divers apprentissages moteurs tels que la marche, le vélo, etc. Très solide, cette mémoire s’inscrit dans le corps.

Ces apprentissages perdurent longtemps et l’on peut faire appel à cette mémoire procédurale même à un stade évolué de la maladie. De nouveaux automatismes, simples, peuvent chez certains patients être mis en place.

Troubles du langage : Le langage est toujours détérioré, et d’importants troubles de communication en découlent. En général, les troubles du langage apparaissent après la détérioration de la mémoire sémantique.

Ce sont surtout les aptitudes lexicales et sémantiques qui sont atteintes alors que les aptitudes syntaxiques et phonologiques sont relativement préservées.

Au début de la maladie des pauses apparaissent lors de la conversation, le malade cherchant ses mots. Le manque du mot apparaît comme l’une des premières plaintes verbalisées par le patient. Ce manque du mot est associé à des paraphasies verbales sémantiques (emploi d’un mot pour un autre ayant un lien sémantique). Le sujet éprouve également des difficultés à enchaîner les idées dans le discours. Son débit de parole en est ralenti et l’on observe des persévérations idéiques.

  • Au degré d’atteinte moyen, les symptômes s’aggravent. Bien que la structure syntaxique soit le plus souvent préservée, le contenu lexical lui se restreint et devient imprécis. Le patient commence à produire des paraphasies verbales formelles (emploi d’un mot pour un autre avec lien de consonance) et des néologismes. A ce niveau, des troubles de la compréhension, auditive et écrite, se retrouvent mais l’articulation et la lecture à haute voix sont, elles, sauvegardées.
  • Au stade de la démence sévère, on note une profonde dégradation de la compréhension comme de la production du langage. Même si un discours phonologiquement et syntaxiquement correct est maintenu chez certains patients, le contenu est incohérent. Outre un jargon, l’atteinte peut conduire certains patients au mutisme.

La difficulté fondamentale chez ces malades est l’utilisation active d’une connaissance sémantique.

Troubles des praxies et des gnosies :

  • Agnosie : Le malade présente parfois des troubles gnosiques caractérisés par l’impossibilité de reconnaître un stimulus perceptif en l’absence de troubles sensoriels. Le plus souvent les malades souffrent d’agnosie visuelle. Le sujet ne reconnaît pas l’objet présenté par la vue ; il ne peut ni le dénommer ni évoquer ses caractéristiques. Cette agnosie visuelle peut aller jusqu’à l’impossibilité à reconnaître les visages, mêmes familiers ; on parle alors de prosopagnosie.

On peut rencontrer également une agnosie auditive ou un trouble de la reconnaissance de son propre corps (asomatognosie) ou encore une anosognosie. Dans cette dernière, les différents troubles ne sont pas perçus par le patient qui pense ne pas être malade.

Au quotidien, les agnosies sont à l’origine de beaucoup de troubles du comportement et de difficultés à se situer dans l’espace, en extérieur comme en intérieur.

  • Apraxie Les malades peuvent présenter des apraxies, à savoir une incapacité à exécuter des gestes en l’absence d’atteinte motrice volontaire.

Il peut s’agir d’une apraxie idéatoire, portant sur la manipulation d’objets (par exemple la brosse à dents) ou d’une apraxie idéomotrice, dans laquelle le patient est dans l’impossibilité de réaliser des gestes arbitraires ou symboliques sans le support d’un objet, autrement dit en mime (salut militaire, enfoncer un clou, par exemple).

On rencontre fréquemment une apraxie constructive, où le patient ne peut plus réaliser le dessin d’une maison ou d’une figure géométrique simple, et également une apraxie de l’habillage. Celle-ci entraîne chez le patient l’incapacité à exécuter la séquence de gestes nécessaires pour s’habiller.

  • Troubles de l’orientation spatio-temporelle : La désorientation temporelle, qui est l’incapacité à se situer dans le temps (année, saison, mois, jour, puis heure de la journée), est associée à la désorientation spatiale, qui constitue l’incapacité de se représenter l’espace dans lequel on évolue. Au début la difficulté va se faire sentir dans de nouveaux espaces, des lieux extérieurs ou un peu compliqués, puis cela va concerner des lieux familiers, voire sa propre maison. La personne peut ne pas retrouver sa chambre et errer en essayant toujours les mêmes pièces.
  • Troubles des fonctions exécutives et de l’attention On rencontre constamment des difficultés à organiser, à manipuler plusieurs informations. Ces difficultés touchent les mécanismes opératoires avec souvent une impossibilité à résoudre des problèmes simples. Elles portent aussi sur la programmation d’un comportement pour réaliser une action.
  • Les troubles psycho-comportementaux Les modifications de l’humeur et du comportement sont constantes quoique très variables dans leur type et leur intensité selon les malades.

Tous les patients ne présenteront pas l’ensemble des troubles, que nous détaillerons ci-après, et certains troubles n’apparaîtront que tardivement lorsque la maladie sera très évoluée. Ces troubles, aussi appelés SSCPD, peuvent être classés selon leur origine. Ils peuvent être, en premier lieu, les conséquences directes des lésions cérébrales qui, selon leur localisation et leur étendue, désorganisent le psychisme du patient.

Il peut s’agir, en second lieu, de mécanismes de défenses psychiques.

Tout malade cherche naturellement à se protéger du sentiment de modification de son identité et de baisse d’estime de soi qu’induisent les difficultés cognitives et leur cortège d’échecs répétés.

Dans ce cas, la sévérité des symptômes dépend du patient lui-même (de sa personnalité, de sa santé mentale avant la maladie, de son éducation, etc.) et de son entourage (s’il est riche et stimulant ou bien reprochant et pessimiste).

En dernier lieu, les difficultés de communication, qui ne cessent de s’accentuer au fur et à mesure de l’avancée de la maladie, peuvent susciter des troubles comportementaux.

Le patient, dépourvu de communication orale, n’a pour seule issue que ces troubles agressifs ou apathiques.

  • Troubles de l’humeur et de l’affectivité De loin les plus fréquents, ces troubles apparaissent très tôt dans l’évolution de la maladie.
  • Apathie Trouble le plus récurrent, la perte de motivation se retrouve chez près de 80 % des malades. De survenue précoce, l’émoussement affectif s’accentue avec la progression de la maladie. Il se caractérise par une indifférence générale, tant à la douleur morale qu’à ce qui faisait plaisir auparavant. Aucune activité ne semble procurer satisfaction au malade qui, de plus, reste indifférent aux évènements qui surviennent dans sa famille. Le patient, perdant l’envie de sortir ou de recevoir du monde, accentue par là son isolement et celui de ses proches.

Sur ce fond d’indifférence, par moments, surgissent des manifestations d’anxiété, de tristesse, des pleurs ou encore une agitation.

  • Dépression : La dépression est marquée par une exacerbation des sensations douloureuses, de la douleur morale. Sa fréquence est très diversement appréciée, sans doute parce qu’il n’est pas toujours facile de la distinguer de l’apathie.
  • Anxiété Dans les premiers temps de la maladie, le patient peut exprimer sa crainte pour l’avenir. Par ailleurs, il peut se sentir incapable d’exécuter une activité et, paniqué, y renoncer de lui-même.

Des crises d’angoisse peuvent alors survenir : la personne éclate brusquement en sanglots, se plaint d’étouffer, d’avoir le cœur qui bat trop vite.

  • Troubles psychotiques : Les troubles psychotiques du comportement sont nombreux, variables, évolutifs dans le temps et tous les patients ne les développeront pas. Les troubles psychotiques du comportement, qui apparaissent habituellement à une phase avancée de la maladie, peuvent se révéler très douloureux, autant pour le malade que pour son entourage. Hallucinations Les hallucinations sont des perceptions par le malade de phénomènes qui n’existent que dans son esprit. Le plus souvent il s’agit d’hallucinations visuelles, élaborées ou non, néanmoins des hallucinations auditives et, plus rarement, olfactives sont possibles. Les hallucinations peuvent générer de l’angoisse mais aussi, à l’inverse, être plaisantes et bien tolérées. Elles ne conduisent habituellement pas à des conduites dangereuses ni pour le patient ni pour les autres.
  • Idées délirantes Ce sont de fausses croyances qui s’accompagnent d’une conviction absolue et qui résistent à l’épreuve de la réalité. Il s’agit habituellement d’idées de jalousie, d’abandon, de préjudice ou de vol et parfois de délires hypocondriaques.
  • Troubles de l’identification Ce sont des troubles durant lesquels le patient, en présence d’une personne – et c’est souvent, bien sûr, l’entourage – reconnaît une autre personne. Cela peut devenir très compliqué lorsque le malade reconnaît en son proche un étranger.
  • Troubles du comportement moteur Sous ce nom on regroupe des comportements qui, à vrai dire, sont différents dans leur expression et leur signification. Peut-être plus banaux que les troubles psychotiques, ils n’en demeurent pas moins difficiles à supporter.
  • Activités répétitives compulsives On parle de comportement stéréotypé lorsque le patient répète la même question, raconte la même histoire ou effectue les mêmes gestes de façon répétée, sans raison apparente.

Agitation Ce symptôme traduit différentes perturbations psychiques ou un malaise physique. Il peut prendre l’aspect :

  • d’une agitation anxieuse souvent déclenchée par un évènement imprévu ou une modification de l’environnement,
  • de comportements violents, verbaux ou physiques, qui peuvent survenir lorsque l’on tente d’obliger le patient à faire des choses (comme la toilette) ou, au contraire, l’empêcher de faire ce qu’il veut,
  • d’une déambulation constante, qui conduit au risque de fugues qui sont particulièrement redoutées car pouvant être dangereuses,
  • de cris qui peuvent être incessants.
  • Anosognosie : Comme nous l’avons vu précédemment, le patient peut exprimer l’idée qu’il n’est pas malade. Cette méconnaissance de ses difficultés va de la simple minimisation des conséquences de ses troubles à un véritable déni. Cette anosognosie, plus ou moins marquée, rend l’accompagnement difficile et peut induire de lourdes conséquences :
  • des réactions d’agressivité car le patient n’admet pas les mesures que l’on peut être amené à prendre à sa place et qui lui semble totalement injustifiées,
  • l’empêchement de la mise en place de stratégies conscientes de compensation par le malade,
  • l’exposition à des situations qui peuvent être dangereuses pour le patient ou pour les autres (dans le cas de la conduite automobile par exemple).
  • Modification du comportement sexuel Bien que les études consacrées à la sexualité aient démontré la fréquence de ces troubles, ils restent souvent ignorés, la sexualité demeurant toujours un tabou, surtout chez les sujets âgés. Le terme de sexualité ne doit pas être compris ici comme rapports sexuels complets mais davantage comme l’ensemble des manifestations physiques de tendresse, l’intérêt pour la sexualité en général. Le plus souvent, le malade manifeste une indifférence vis-à-vis de la sexualité, indépendamment de son sexe ou de son âge. À l’inverse, le patient peut souffrir de désinhibition. Perdant totalement toute convention sociale, il peut afficher des comportements inappropriés, avec perte de pudeur, vis-à-vis des étrangers. La personne peut, tout à coup, se déshabiller devant tout le monde, proférer des mots grossiers, être extrêmement impulsive, etc.
  • Troubles des conduites élémentaires Ils touchent trois domaines fondamentaux : l’alimentation, le sommeil et l’élimination.

Troubles du comportement alimentaire Il convient, d’une part, d’être vigilant aux prises de repas. En effet, certains patients oublient de s’alimenter alors que d’autres, ne se rappelant plus s’être nourris, s’alimentent plusieurs fois. D’autre part, une perte d’appétit peut apparaître. Celle-ci risque de provoquer un amaigrissement dont les conséquences seraient nuisibles, par exemple en entraînant une fonte musculaire qui favorise les chutes. Le patient peut présenter, par ailleurs, des épisodes de boulimie. Dans la désorientation, il peut même ingurgiter des substances non alimentaires diverses et variées.

Troubles du sommeil Le malade somnole dans la journée. Cette somnolence, favorisée par l’inaction, entraîne des difficultés d’endormissement, des réveils fréquents, voire une insomnie. Il arrivera un moment où une inversion du cycle naturel de veille et de sommeil pourra survenir. Le crépuscule constitue un moment très difficile dans ces troubles du sommeil, la baisse de la luminosité entraînant une agitation anxieuse.

Troubles de l’élimination : La personne sait qu’elle a besoin d’aller aux toilettes mais elle ne sait plus ; ni où cela se trouve, ni comment on fait ou encore comment défaire ses vêtements. L’organisation de la séquence motrice pose problème : il s’agit de troubles praxiques. Le malade est donc bien continent, c’est la démarche qui fait obstacle.

2.2.2 Approche orthophonique :

L’intérêt de l’orthophonie dans les pathologies neuro-dégénératives est désormais officiellement reconnu.

Dans l’un de ses rapports, l’ANAES (aujourd’hui HAS) a fait en 2003 l’inventaire des différentes approches utilisées dans le traitement de la démence.

Parmi les prises en charge non médicamenteuses des MAD (Maladies psychiques, grande cause nationale en 2014), ce rapport recense la

« rééducation de la mémoire, du langage, de la voix, de la communication verbale » pour laquelle « les techniques de réapprentissage sont celles de l’orthophonie ».

A la suite de l’évaluation de l’ANAES, la Commission de la nomenclature, le Ministère de la santé et l’Académie de médecine ont inscrit à la compétence des orthophonistes et à leur nomenclature, la prise en charge des pathologies neuro-dégénératives.

Cette réforme de la NGAP spécifie clairement les choses tant au niveau du

« bilan des troubles d’origine neurologique »

qu’au niveau de la prise en charge par le libellé concernant le

« maintien et l’adaptation des fonctions de communication chez les personnes atteintes de maladies neuro-dégénératives ».

Par conséquent, la prise en charge orthophonique ne vise pas leur guérison

mais contribue à retarder le déficit actuellement irrémédiable des capacités cognitives et communicationnelles.

Pour de plus amples détails, nous pouvons nous référer au décret n° 2002-721 du 2 mai 2002 relatif aux actes professionnels et à l’exercice de la profession d’orthophoniste qui recense les actes entrant dans les champs de compétences des orthophonistes.

Ainsi, dans le domaine des MAD, nous pouvons légitimer l’intervention de l’orthophoniste en nous appuyant sur les articles suivants du décret :

  • Dans l’article premier, il est entendu que « l’orthophonie consiste à prévenir, à évaluer et à prendre en charge, aussi précocement que possible, par des actes de rééducation constituant un traitement, […] les troubles associés à la compréhension du langage oral et écrit et à son expression » et « à dispenser l’apprentissage d’autres formes de communication non verbale permettant de compléter ou de suppléer ces fonctions ».
  • L’article trois, dans son troisième paragraphe, énumère plus particulièrement les actes que l’orthophoniste est habilité à réaliser dans le domaine des pathologies neurologiques :
    « la rééducation des dysarthries et des dysphagies, la rééducation des fonctions du langage oral ou écrit liées à des lésions cérébrales localisées […] » ainsi que « le maintien et l’adaptation des fonctions de communication dans les lésions dégénératives du vieillissement cérébral ».

Objectifs de l’orthophonie : Dans le cadre d’une maladie neuro-dégénérative, l’objectif n’est pas de retrouver les capacités antérieures à la maladie mais de préserver autant que faire se peut les capacités résiduelles.

  • Nous cherchons par là à maintenir un maximum d’autonomie chez le patient et lui permettre de garder le plus longtemps possible son statut de personne communicante. Bien que l’évolution de la maladie soit inéluctable, nous devons tout mettre en œuvre pour la rendre «moins rapide, moins inconfortable, moins angoissante, moins destructrice » nous exhorte René DEGIOVANI (2004).

En effet, chercher à prolonger la vie du patient par le biais des médicaments n’a de sens que si on lui procure parallèlement les moyens de conserver une certaine qualité de vie.

La pratique orthophonique tente ainsi de procurer au patient

  • « un environnement positif qui fait de lui autant que faire se peut un « acteur » de sa maladie tout en excluant bien sûr toute idée de récupération médicale ».

L’objectif principal est donc de continuer à communiquer avec le malade, afin de prévenir d’éventuels troubles du comportement réactionnel.

  • Les soins orthophoniques peuvent, et doivent, être dispensés jusqu’à la fin de la vie, en institution comme à domicile.
  • Il restera, en fin de vie, encore les moyens de communication non verbale, reposant sur les différents canaux sensoriels tels que le recours à l’auditif, le visuel, le tactile…

La situation est d’ailleurs clairement établie par la nomenclature :

  • « maintien et adaptation des fonctions de communication chez les personnes atteintes de maladies neuro-dégénératives ».

Aucune restriction de modalité n’est prévue, il s’agit de communication au sens large, incluant donc la communication verbale et non verbale.

L’approche orthophonique «classique», notamment inspirée de l’aphasiologie, est basée sur une approche sémiologique. Elle tente de récupérer, à partir du symptôme, une fonction perdue.

  • La prise en charge reposera sur des exercices, oraux ou écrits : exercices de dénomination, d’évocation, de production de flexions ou de dérivations, de concaténation de phrases, etc. Toutefois maintenir cette approche au-delà d’un certain stade d’avancée de la maladie, surtout dans le cadre d’une pratique exclusive, serait non seulement vain mais sans aucun doute contre-indiqué, mettant inutilement le patient en situation d’échecs répétés.
  • Thérapie de validation (Validation therapy)

Les problèmes invalidants de la communication liés aux difficultés d’expression et de compréhension s’accentuent au fur et à mesure que la pahologie évolue. C’est pourquoi la  SAUCOURT, E. (mai 2009) thérapie par empathie, développée par Naomi FEIL, vise à améliorer et promouvoir la communication avec la personne âgée démente, en particulier aux stades avancés de la maladie.

  • Quatorze recommandations ont été formalisées dans le but de caractériser un comportement homogène et cohérent à tenir à l’égard du dément. Les interventions s’attachent à identifier les émotions que le patient essaie de faire passer et à les confirmer par des techniques de communication verbale et non verbale. Ces dernières peuvent par exemple consister à :
  • reformuler en mots clairs les phrases parfois confuses du patient (en cas de doute utiliser des mots laissant place à l’ambiguïté comme «on», « ils » plutôt qu’un nom précis),
  • parler d’une voix claire, lente en utilisant des mots simples et de préférence non anxiogènes («comment» plutôt que « pourquoi »),
  • garder un contact visuel étroit pendant les conversations pour soutenir le contact verbal. Le thérapeute, dans une approche empathique, doit se mettre à la place du patient et essayer de percevoir ce qu’il ressent de façon intuitive. On sollicite la capacité du thérapeute à écouter, à reconnaître l’autre, à l’accepter sans le juger et à le rejoindre là où il se trouve. La thérapie tente également d’exploiter certaines activités comportementales stéréotypées pour augmenter la sensation de contrôle et d’adaptation à l’environnement. Selon Naomi FEIL, cumulant pertes de mémoire, pertes sensorielles et pertes de contrôle, le sujet dément a souvent une vision floue de la réalité et se retranche dans le passé. La validation, en créant un climat de confiance, permet de rentrer en contact avec lui. Sécurisée et se sentant reconnue, la personne âgée démente communique de nouveau, verbalement ou non.
  • Thérapie cognitive : Dans les formes légères à modérées, une approche basée sur la neuropsychologie cognitive, telle que développée entre autres par Martial VAN DER LINDEN, Xavier SERON et leurs équipes, a montré des résultats intéressants. Elle tient compte de l’importante hétérogénéité des déficits cognitifs des MAD. Cette thérapie vise à optimiser les performances du patient à chaque moment de son évolution, en exploitant ses capacités préservées, et à utiliser l’ensemble des facteurs favorables susceptibles d’améliorer ses performances.

Dans ce but, une réorganisation des processus sous-jacents et une modification des paramètres de l’environnement vont être entrepris. Cette prise en charge cognitive s’intéresse surtout aux troubles mnésiques, qui peuvent être abordés selon trois orientations :

  • Facilitation de la performance mnésique : plusieurs stratégies, qui reposent sur les capacités résiduelles mises en évidence lors de l’évaluation, peuvent être proposées afin de faciliter temporairement l’encodage ou la récupération de l’information. Certains malades semblent par exemple conserver une habilité spécifique dans le domaine où ils étaient experts, ce dont l’orthophoniste va s’emparer pour travailler. Les variables d’acquisition peuvent être aménagées en proposant des indices pour encoder l’information, en prolongeant le temps de présentation du matériel à mémoriser et en augmentant le nombre d’essais d’apprentissage.

Concernant les variables de récupération, il est possible de présenter des indices qui ont servi à l’encodage. Il convient aussi de guider le patient dans l’organisation de ses recherches de souvenirs autobiographiques.

  • La thérapie cognitive vise également à faire acquérir au patient de nouvelles informations spécifiques à ses besoins quotidiens. Ceux-ci doivent donc être soigneusement définis afin de ne pas surcharger inutilement le patient d’informations. Deux techniques exploitent les capacités d’apprentissage résiduelles des malades :
  • La technique de récupération espacée : Cette technique consiste à retrouver une information cible après des intervalles de temps de plus en plus longs. En cas d’échec dans la récupération, on repasse à l’intervalle précédent qui avait permis une récupération correcte, avant d’augmenter de nouveau, de manière progressive, les intervalles. Cette technique a également été utilisée pour améliorer les performances en dénomination.
  • La technique d’estompage : Elle consiste à diminuer graduellement les indices fournis au malade concernant l’information cible à récupérer. Par exemple, on donne au patient le nombre de lettres constitutives du mot cible avec la première, la seconde, etc. A l’essai suivant, les mêmes indices sont apportés au patient moins un. On estompe ainsi l’aide jusqu’à ne plus avoir besoin d’aucun indice.

Aides mémoire externes : L’idée est de confier à un support physique une partie des fonctions altérées du patient. Ces aides peuvent, si elles sont mises en place sur mesure pour chaque malade, réduire l’impact des déficits cognitifs sur la vie quotidienne. L’objectif est de palier les importants déficits rencontrés au quotidien par le patient, au niveau de la mémoire prospective (planification et réalisation des activités futures) et de la mémoire rétrospective (informations autobiographiques). Les aides mémoire externes sont le plus souvent subdivisées en deux catégories :

  • Les aides environnementales (panneaux indicateurs, signaux, flèches, calendrier, badges nominatifs, étiquettes sur des armoires ou sur des dossiers, lignes sur le sol, etc.) ne requièrent guère de participation active du sujet.
  • Les aides personnelles (carnet de mémoire, agenda, alarme, boîte de distribution des médicaments, etc.) obligent davantage l’implication du sujet.

D’autres thérapies existent, dans la dimension non verbale, nous allons étudier celle du shiatsu.  Je n’ai trouvé aucun exemple dans la littérature, ouvrons la voie, ensemble !

2.2.3 Comment la médecine chinoise et le shiatsu, envisagent la dégénérescence cognitive chez la personne âgée :

Pour aborder la pathologie mentale, la médecine chinoise traite le méridien susceptible d’abriter l’Esprit :

le Méridien du CŒUR.

Je vous propose, dans un premier temps, d’étudier plus précisément ce méridien, puis d’border le tableau  pathologique du Cœur :

MERIDIEN DU CŒUR :

Appartenant à l’élément Feu,  méridien Shaoyin de  main, couplé dans la relation intérieur/extérieur avec le méridien de l’intestin grêle (IG), et avec le méridien Shaoyin de pied du Rn, dans le cadre de la théorie des 6 niveaux.

Il est en plénitude de 11h à 13h, sur l’horloge circadienne (glossaire 12)

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XIN

Figure le cœur de l’homme, en haut, le péricarde ouvert, au milieu le viscère, en bas, une indication sommaire de l’aorte.

Ouvert en haut, le cœur est pénétré en permanence des influx descendants : il communique par les Esprits, avec le Ciel.

Au Centre, il n’est que « «vide », seul «  lieu » possible pour les Esprits.

Souverain de l’être, pivot de la vie, il est le garant de l’unité et de l’existence d’une personne.

Le cœur irradie ainsi son rayonnement et transmet ses ordres. Le sang est le porteur par excellence de ses messages.

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Souverain absolu, le cœur est aussi l’un des Cinq Zang (organes) exprimant le mouvement propre du Feu : flamme qui s’élève, dégagement de chaleur douce, qui stimule la circulation infinie de la vie, s’élevant des profondeurs, s’épanouissant et remplissant tout l’espace.

Maître des cinq ZANG et des six Fu (entrailles), il particularise le Feu, l’éclat du mûrissement de l’Eté, le foisonnement yang du Sud.

Les 5 fonctions du cœur :

GOUVERNERLe sang, les vaisseaux, sanguins, la transpiration
ABRITERL’esprit (SHEN)
S’OUVRIRA la langue (langage)
S’OUVRIRA l’oreille (aptitude au recueillement)
SE MANIFESTEAu teint
  • « Dans les structures corporelles, c’est le réseau d’animation…Dans les aspects colorés, c’est le rouge ; …dans les sons c’est le rire, dans les mouvements réactionnels à une altération, c’est l’accablement…Dans les vouloirs, c’est l’allégresse. »(SW5)
  • « Il ouvre son orifice à l’oreille…Son animal est le mouton, sa céréale, le millet glutineux…Son odeur, le brûlé. » (SW4)
  • Une des actions et des indications des points du méridien du Cœur consiste à réguler et calmer l’Esprit. Selon l’axe spirituel, chapitre 8,

« Le Cœur contrôle les vaisseaux ; les vaisseaux sont la résidence de l’esprit. » tandis que les Questions essentielles, chapitre 62, disent « Le Cœur renferment l’esprit. »

  • L’axe spirituel chapitre 71, « Le Cœur est la résidence de l’esprit ». En médecine chinoise la fonction qu’a le Cœur d’héberger l’esprit englobe l’activité mentale, la conscience, la mémoire, la pensée, et le sommeil. Cela renvoie aussi à la totalité de la vie émotionnelle et spirituelle de la personne.
  • L’axe spirituel, chapitre 71 : « Le Cœur est le grand maître des cinq organes (zang) et des six entrailles (fu) et la résidence de l’esprit-essence…Si le Cœur est lésé, l’esprit s’en va ; si l’esprit s’en va, la personne meurt….c’est pourquoi il faut détourner vers le Maître Cœur le Qi pathogène qui attaque le Cœur.»
  • Selon FAI BO-Xiong(1800-1979)in « Medical Collection from Four Families from Meng He » : « Les sept émotions lèsent les cinq organes (zang) yin de préférence, mais elles touchent toutes le Cœur.»
  • Le grand docteur Hua Tuo dit de la relation Cœur et Peur : « Un excès de pensée engendre l’appréhension, et l’appréhension lèse le Cœur, un Cœur lésé entraîne la perte de l’esprit, et la perte de l’esprit entraîne la frayeur et la peur. »(Master Hua’s classic of the Central Viscera)
  • Les points du méridien du Cœur, particulièrement C5 Tonglli, et C7, Shenmen, sont parmi les points les plus importants en acupuncture, pour harmoniser et calmer l’esprit, qu’il soit en vide, en chaleur, ou obstrué par des glaires.
  • Traiter les troubles de la langue ou du langage, y compris la perte de voix, la raideur de la langue, et l’enflure et la douleur de la langue.
  • Le méridien du Cœur comporte 9 points : le point de départ se situe dans une dépression située au centre de l’aisselle, côté interne du bras (yin), face antérieure, finit au rebord inguinal interne de l’auriculaire.
meridien-du-coeur (1)

3C : SHAOHAI,( moindre mer),

  • mère du Shaoyin, extrémité interne du pli du coude, point de la joie de vivre.
  • Grand point des émotions, disperse la chaleur du C, lié au psychisme, spiritualité, humeur, émotion.  Calme l’esprit. Point HE (mer) et point eau, relié au Cœur organe, en ouvrant le point, l’énergie de la profondeur remonte vers la surface.

4C : LINGDAO (chemin de l’esprit),

  • point jing (fleuve) et point métal du méridien du Cœur, sur le bord radial du tendon du cubital, 1,5 cun au-dessus de Shenmen (C7)
  • apaise le mental.

5C : TONGLI (communication interne),

  • bord radial du tendon du cubital antérieur, 1 cun au-dessus de C7. Point de communication ( luo).
  • Calme l’esprit, simule le méridien. Classiquement indiqué pour un grand nombre de troubles émotionnels divers : frayeur, agitation, peur, tourments, colère, tristesse…

6C : YINXI (accumulation du Yin),

  • point Xi (d’accumulation : les points Xi sont des points où le Qi et le Sang qui depuis les points Ji (puits) coulent relativement en surface le long des méridiens, se rassemblent et s‘enfoncent plus profondément. Les points Xi, traditionnellement, sont des points pour traiter la douleur aigüe, amis les points Xi des méridiens Yin traitent les troubles du sang),
  • sur le bord radial du tendon cubital antérieur, à 0,5 cun au-dessus de C7.
  • Régule le sang du Cœur, calme l’esprit, tonifie le Yin

7C : SCHENMEN (porte de l’esprit),

  • point rivière (shu), point source (yuan) et point terre du méridien du Cœur. Point de dispersion annuelle. Situé sur l’articulation du poignet, sur le bord radial du cubital antérieur, dans le creux situé au bord proximal de l’os cubital.
  • l’axe spirituel, au chapitre 6, recommande l’utilisation des points rivière, shu, pour le traitement des troubles de l’organe (zang), tandis qu’au chapitre 1, il dit : « lorsque les cinq organes (zang) sont atteints, choisir des points parmi les douze points source (yuan).
  • Ouvre le Shen, calme l’esprit, régule et tonifie le Cœur, lutte contre les palpitations, couplé au 3C, restaure la joie ; couplé au 14 RM (Mu du C), calme les émotions. Traite la démence, la mauvaise mémoire, les personnes tristes, effrayées, désorientées, agitées. Ramène paix et équilibre de l’esprit.
  • Point le plus important pour calmer et réguler l’esprit. L’axe spirituel, chapitre 71 : « Le Cœur est la résidence de l’esprit. », les perturbations de l’esprit peuvent se diviser en deux catégories : les tableaux de type vide (essentiellement vide de sang, ou de yin) et les tableaux de type plénitude (feu du Cœur). Lorsque le sang ou le yin du Cœur souffrent de vide, ils ne sont plus capables de nourrir le Cœur, et de fournir la base matérielle au Cœur pour héberger et ancrer l’esprit. En conséquence, l’esprit perd son équilibre, et devient agité et tourmenté, ce qui entraîne des symptômes tels que l’anxiété et l’esprit craintif, une mauvaise mémoire.
  • Selon l’axe spirituel, chapitre 8, « Lorsque le Qi du Cœur souffre de plénitude, in s’ensuit un rire incessant. » Si le Cœur perd le contact avec l’émotion qui lui est associée, la joie, la personne a tendance à rire de façon ininterrompue et déplacée. Lorsque le feu du Cœur flambe et devient incontrôlé, l’esprit est perturbé, jusqu’à la démence.
  • Associations pour traiter la démence (Deadman) : C7/ P11 (Shaoshang), RN1 (Yongquan) et V15 (Xinshu)

8C : SHAOFU (moindre palais),

  • point de jaillissement (ying) et point feu du méridien du Cœur.
  • Sur la paume de la main, dans la dépression située entre les 4èmes et 5ème métacarpiens, à l’extrémité de l’auriculaire, lorsque les doigts sont pliés.
  • Elimine la chaleur du Cœur, calme l’esprit, régule le Qi du Cœur, stimule le méridien
  • Selon le Classique des difficultés, 68ème difficulté, les points jaillissement (ying) sont indiqués pour la chaleur dans notre corps » tandis qu’un précepte de la médecine chinoise dit : « Lorsque le Cœur est exempt de chaleur, les urines coulent librement. »
  • Couplage 8C/8MC : ouvrir deux portes dans les nuages.

9C : SHAOCHONG (moindre assaut)

  • Point puits (jing) et point bois du méridien du Cœur. Tonification annuelle.
  • Sur le dos de l’annulaire, à la jonction du bord radial de l’ongle et de la base de l’ongle, à environ 0,1cun de l’angle de l’ongle.
  • Restaure la conscience, élimine la chaleur, régule le Qi du Cœur, calme l’esprit.
  • Le point puits (jing) est le point final, donc le plus dynamique du méridien shao yin (moindre yin) du Cœur, d’où son nom « le moindre assaut ». Il partage avec les points puits (jing) des douze méridiens, trois de leurs principales caractéristiques :
  1. Restaurer la conscience en cas d’effondrement
  2. Possède une forte action pour éliminer la chaleur, à l’extrémité opposé du méridien (langue, gorge, bouche yeux)
  3. Le Classique des difficultés, 68ème difficulté, dit que les points puits traitent «  la plénitude en-dessous du Cœur », cela renvoie à la région de la poitrine toute entière.

Ne pas oublier

  • le point Mu du C= 14 RM, et
  • le point shu du C = 15V et 44V (point SHEN)

Après avoir étudié en détails certains points du méridien du Cœur, intéressant l’esprit, abordons plus précisément la pathologie, qui intéresse celle du méridien du Cœur.

TABLEAUX PATHOLOGIQUES DU CŒUR :

Gouverner le Sang et abriter l’Esprit, voilà les deux fonctions principales du Coeur. Le Sang et le Yin sont la « résidence » de l’Esprit :

  • si le Sang et le Yin sont florissants, l’Esprit est serein, la personne se sent heureuse et pleine d’énergie.
  • Si le Sang et le Yin sont insuffisants, l’Esprit souffre et la personne est malheureuse, manque de vitalité.
  • Si l’esprit est perturbé par des troubles émotionnels, il peut engendrer une faiblesse de Sang et de Yin et, par la suite, des symptômes de vide de Sang du Cœur, ou de Yin du Cœur.

Les tableaux de pathologie du Cœur sont nombreux : de type vide, de type Plénitude, de type Vide et de type Plénitude.

Pour la démence sénile, nous nous intéresserons au type Vide de Yin du Cœur.

Vide de Yin du Cœur (Xin Yin Xu) :

Lorsque le Yin du Cœur est insuffisant, le Yang n’est plus contrôlé, ce qui génère un Feu Vide. Le psychisme devient instable, le sommeil difficile, et les répercussions sur le Sang et sur les Liquides organiques sont inévitables.

Manifestations cliniques :

  • insomnies, sommeil perturbé par des rêves abondants, mauvaise mémoire, anxiété, agitation mentale, sensation de « mal être », de ne pas tenir en place, rougeur des pommettes, sueurs nocturnes.
  • La langue est rouge (montée de la Chaleur Vide), sans enduit, pelée ( Vide de Yin), sa pointe est plus rouge et plus gonflée que le reste du corps, avec de petits points rouges et une fissure centrale profonde qui va jusqu’à la pointe (la pointe reflète l’état du Cœur).
  • Le pouls est rapide, superficiel et vide ou rapide et fin.
  • Symptômes clés: palpitations, agitation mentale, sensation de chaleur, rougeur des pommettes, langue rouge et pelée avec une fissure centrale profonde.
  • La langue, bourgeon du Cœur, manque d’humidité, et se fissure comme la terre, sous l’effet de la sécheresse. Le pouls superficiel et vide traduit le Vide de Yin.
  • Le pouls est souvent faible aux deux positions « Pied », ce qui indique un Vide de Yin du Rein, et Vaste aux deux positions « Pouce », ce qui traduit la Chaleur Vide du Cœur.

Pathologie :

  • Le tableau de Vide de Yin du Cœur englobe le tableau de Vide de Sang du Cœur : il est impossible d’avoir un Vide de Yin du Coeur sans avoir un Vide de Sang du Cœur. Puisque le Yin donne forme au Sang.
  • « Agitation mentale » est une traduction très libre d’une expression classique utilisée en médecine chinoise pour décrire ce tableau, et qui signifie littéralement : « le Cœur est fâché ». Elle évoque un état d’irritabilité et de malaise qui sont typiques du vide de Yin.
  • Le vide de Yin produit une Chaleur Vide, responsable de l’agitation mentale, de la rougeur des pommettes, de la chaleur des 5 Cœurs (sensation de chaleur au niveau des paumes de mains, des plantes des pieds et de la poitrine), de la sécheresse de la bouche et de la gorge, ainsi que des sueurs nocturnes.
  • Le Vide de Yin du Cœur est souvent accompagné d’un vide de Yin du Rein, ou, découle d’un Vide de Yin du Rein. Il s’ensuit que l’eau est alors insuffisante et que le Yin du Rein ne peut plus monter nourrir et rafraîchir le Cœur. Comme le Yin du Cœur est insuffisamment nourri par le Yin du Rein, il en résulte une Chaleur Vide du Cœur.
  • Ce tableau se retrouve souvent chez les personnes d’âge moyen ou les personnes âgées, chez qui le Vide de Yin est relativement fréquent. Le tableau de Vide de Yin du Sang se retrouve plutôt chez les personnes jeunes, surtout chez les jeunes femmes.

Etiologie :

  • L’anxiété, des soucis permanents, une vie très agitée, le fait d’être toujours sur la brèche, peuvent endommager le Yin Qi.
  • Si des problèmes émotionnels importants, des angoissent s’ajoutent, alors, l’Esprit est perturbé, et le Vide de Yin du Cœur apparaît.

Traitement :

Tonifier et nourrir le Yin du Cœur, nourrir le Yin du Rein, si nécessaire, calmer l’Esprit.

Points : Shenmen C7, Neiguan MC6, Juque RM 14, Jiuwei RM15, Guanyuan RM4, Yinxi C6, Sanyinjiao Rte6, Fuliu Rn7, Zhaohai Rn6.

  • Shenmen C7 = tonifie le Sang du Cœur et le Yin du Cœur, il calme l’Esprit.
  • Neiguan MC6 = calme l’Esprit
  • Juque RM 14 et Jiuwei RM15 = calme l’Esprit, RM15est un excellent point pour calmer l’Esprit dans les cas d’angoisse et d’agitation mentale intenses.
  • Guanyuan RM4 = tonifie le Yin et « enracine » l’Esprit en cas de Chaleur Vide.
  • Yinxi C6 = tonifie le Yin du Cœur, arrête les sueurs nocturnes.
  • Sanyinjiao Rte6 = tonifie le Yin et calme l’Esprit.
  • Fuliu Rn7 = tonifie le Rn et arrête les transpirations nocturnes, associé avec C6.
  • Zhaohai Rn6 = tonifie le Yin du Rn et favorise le sommeil.

(http://www.lesbonnesmains.com/)

Avec toutes ces informations, les séances de shiatsu que je comptais donner à Thérèse prenaient sens, forme, les parties du corps à stimuler en priorité seraient

  1. les bras, pour saluer le Méridien du Cœur et du Maître Coeur,
  2. puis le buste pour stimuler le Méridien RM
  3. Enfin les jambes, pour les Méridien des Rn et de la Rate.

Voici les Ba Gang, résultant de l’analyse de cette pathologie, Vide du Yin du C :

YINYANG
INTERIEURSURFACE
FROIDCHAUD
VIDEPLÉNITUDE

Le cadre est posé, il est temps d’aborder la pratique.

2.2.4 : Pratique :

Lorsque je rencontre Thérèse, le diagnostic de dégénérescence est déjà posé. Elle est veuve, habite seule dans un appartement mitoyen avec sa fille unique, qui a son cabinet de kinésithérapie dans l’immeuble. Unité de lieu. Thérèse est souriante, accueillante, dans la communication verbale.

Mon objectif est bien de retarder le déficit actuellement irrémédiable de ses capacités cognitives et communicationnelles. Elle est dans un état pré-démentiel, son activité quotidienne est largement respectée et seules les activités les plus complexes sont affectées.

Directrice d’école à la retraite, son stock lexical est de bon niveau, elle peut soutenir une discussion (mémoire sémantique). Sa mémoire à long terme est partiellement préservée, certaines confusions sont présentes : elle confond son mari avec son père, sa fille avec sa mère…(mémoire épisodique). Les mémoires procédurale, de travail, et déclarative,  sont préservées. Elle écrit de façon malhabile, sa trace écrite est tremblée. Sa compétence de lecture est partiellement préservée.

Je commence avec elle la rédaction d’un cahier, dans lequel nous travaillons ensemble pour consolider ses acquis, en rédigeant son arbre généalogique, travaillant les saisons, l’axe temporel, la place des meubles dans la pièce, spatialité, les diverses parties de son corps, conscience de son schéma corporel, proprioception. Elle aime chanter, moi aussi, nous stimulons l’hémisphère droit en écumant toutes les chansons scolaires, régionales, chrétiennes….qui nourrissent sa mémoire, son affect.

Progressivement, la marche devient difficile, nous ne  pouvons plus nous attabler, toutes les deux, ni lire et écrire dans son cahier,  elle reste assise, plutôt figée, dans son fauteuil.  Thérèse parle de moins en moins, commente un peu les magazines que nous feuilletons, elle ne me reconnaît plus. Lorsque j’entre dans la pièce, à moi d’être tout sourire, avec ma bouche, mais aussi avec mes yeux, l’intonation de ma voix, pour la rassurer, et obtenir de sa part, après un moment d’effroi, dans son regard, un sourire rassuré, parfois confiant. Les déficits intellectuels atteignent plusieurs fonctions, leur sévérité interfère avec sa vie courante, nous voilà arrivées à la troisième phase, dite démentielle.

A moi de m’adapter à la détérioration de son état. Après une synthèse réalisée avec sa fille, nous mettons en place, avec son accord, une aide orthophonique à deux niveaux. Un collègue orthophoniste continue une stimulation « classique », quant à moi, j’entame une nouvelle relation avec Thérèse, médiation tactile, grâce au shiatsu.

Lorsque j’entame cette aide tactile, le stade de la maladie de Thérèse est déjà très avancé. En proposant le shiatsu, je n’avais pas conscience de la difficulté d’entrer en relation « physique » avec une personne subissant des troubles de l’humeur.

Dépourvue de communication verbale, des troubles agressifs ou apathiques peuvent rester un moyen de communication pour Thérèse. L’anxiété et l’angoisse se lisent parfois dans son regard. Je la connais bien, à moi de rassurer de façon verbale et surtout non verbale, sourire avec les yeux et la bouche ! Je me familiarise avec ses hallucinations, qu’elle verbalise parfois. Nous cohabitons toutes les deux avec des moments d’agitations anxieuses, parfois, jamais de comportement violent.

Mon objectif est de toucher ses bras, dans un premier temps, puis son thorax, si cela est possible.. .

« Apprivoise-moi !

Que signifie « apprivoiser »?
– C’est une chose trop oubliée, dit le renard. Ça signifie « créer des liens… ».
– Que faut-il faire ? dit le petit prince.
– Il faut être très patient, répondit le renard. Tu t’assoiras d’abord un peu loin de moi, comme ça, dans l’herbe. Je te regarderai du coin de l’œil et tu ne diras rien. Le langage est source de malentendus… Mais chaque jour, tu pourras t’asseoir un peu plus près.

Mais si tu m’apprivoises, nous aurons besoin l’un de l’autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde. »

J’ai toujours aimé le désert. […] On ne voit rien, on n’entend rien et cependant quelque chose rayonne en silence. »

« Le Petit Prince » de Antoine de Saint-Exupéry

Alors, comme le petit prince, avec délicatesse, j’apprivoise Thérèse, je créé des liens tactiles, avec lenteur, progressivement, graduellement, je la touche en verbalisant, pour la rassurer, qu’elle ne prenne pas ce contact comme une agression extérieure, mais comme une relation rassurante, nourrissante, porteuse d’informations proprioceptives, non verbales, sereines. Faisant émerger sa dimension humaine, résiduelle, enfouie, toujours présente, de personne communicante.

Tout d’abord je touche ses épaules, ses bras, coudes, avant-bras, poignets paumes de main, dos de mains et doigts, de chaque côté. En verbalisant, en dénommant toutes les parties, en rassurant, « tout est là », pour nourrir, réunir, le morcellement inhérent  à sa pathologie.

Lorsque ce contact semble accepté, à son regard, baigné dans le sourire de mes yeux, de ma voix, après plusieurs séances, j’évolue vers un toucher plus énergétique, sur le chemin des méridiens que je souhaite visiter. Dans le même objectif de rassurer, je compte à haute voix mes pressions, comme une pulsation rassurante, un cadre apaisant, calmant, contenant. Il lui arrive de compter avec moi : 1, 2, 3, 4, 5.

Lorsqu’elle ne pourra plus accompagner mes pressions du comptage des points, alors, pour poursuivre cette « comptine », comme une ritournelle rassurante, je scanderai mes pressions de mots de cinq syllabes, « bonjour le bras droit », « comment va le bras ? » « Bonjour l’avant bras », « salut le poignet », « tous les doigts sont là », « la paume de la main », « bonjour le majeur », « bonjour tout le bras »….une salutation de son intégrité corporelle.

Voilà, au bout de nombreuses séances, je parviens à la toucher, elle accepte mes pressions, rassurée, peut-être,  par l’habillage verbal qui participe à la sensation proprioceptive de son intégrité corporelle.

Tout est interdépendant, relié, mes pressions lui confirment.

L’étape suivante sera d’accéder à son buste, partie intime qu’il n’est pas aisé de toucher chez une personne ordinaire, alors, chez Thérèse…

Le sourire dans la voix et les yeux, je prolonge ma séance, et annonce verbalement ma promenade sur son corps : « en dessous du nombril, au-dessus du nombril, sur la poitrine, à la base du cou. » Son regard interrogateur, au début, n’autorise pas immédiatement cette gentille intrusion. J’y rajoute le comptage : 1, 2, 3, 4, 5. Un cadre sonore « connu ». Sans oublier l’intention que j’y porte, mentalement, pour assurer ce passage délicat….

Avec patience et persévérance, cette nouvelle étape est franchie avec succès !

Je peux maintenant me promener sur les méridiens Yin et Yang des bras, et sur le merveilleux Vaisseau, Ren Mai.

Vous l’avez peut être compris, les séances de shiatsu, avec Thérèse, ont été progressives. J’ai salué le corps qu’elle me présente, sur son fauteuil, interdisant les accès à son dos, l’arrière de ses jambes. Mon prochain objectif sera d’atteindre sa tête…avec patience et persévérance.

Je vous propose trois enregistrements sonores, afin de vous donner à entendre un shiatsu particulier, où le tactile s’appuie sur la sonorité de la parole.

Des mains qui parlent.

Enregistrement 1 , août 2014 :

Ce premier enregistrement souligne mon objectif :

apprivoiser les bras, partie Yin et Yang, de façon verbale, pour faire sens aux sensations ressenties, rassurer, réveiller, stimuler, habiller de mots, nommer,  « individuer », humaniser, réunir…De façon progressive, connecter les gestes et la parole.

saluer le ventre

  • « Tout est là » pour mettre à distance le morcellement.
  • Compter, une comptine sur 5 temps, calquer sur les 5 points du Méridien du Cœur du bras et de l’avant-bras, ça rassure, « je nomme/je ressens », continuité, contiguïté.
  • S’installer dans un point, regarder les effets sur Thérèse, si elle support ce type de pression « appuyée ».
  • Mettre du sens sur mes impulsions (mettre des feux verts/rouges)
  • Nommer les sensations, « c’est chaud, c’est froid », faire sens, lui demander son avis, la rendre active à sa médiation orthophonique.
images
  • Dialogue verbal instauré, informer la patiente du ressenti « il me dit qu’il est content, le feu vert est ouvert, ça bouge, ça circule. »
  • Au niveau des doigts, la pression aux points ting n’est pas agréable : « le bisou au bout du pouce…c’est bizarre ? » Je vois bien que son visage indique l’interrogation, la forte surprise de cette sensation « nouvelle »….j’arrête les points ting.
  • « Ca bouge, ça circule, ça se passe bien », elle rit de façon sonore, et sourit de la situation, la proprioception.
  • Nommer les trois foyers, nommer le ventre, la poitrine, le cou….Thérèse est tendue mais accepte la présence de ma main. « C’est bon, très bien » dit-elle, ça me suffit pour valider ma présence, et l’intention que j’y mets. « Elle est contente. » dit-elle.
  • Apporter la chaleur aux doigts, « tout chaud, c’est bon ! » dit Thérèse.
  • « Je suis très contente ! » elle rit à voix haute
  • « j’aime ça ! » « C’est bien, c’est bien ! »

On observera que dans son corps, Thérèse est figée, rien ne bouge, ni ses mains, ni ses bras, ni ses jambes ou pieds. Elle est installée sur son fauteuil, en posture statique. A la fin de la séance de shiatsu, Thérèse utilise ses bras comme si elle les redécouvrait, nouveau territoire vierge, inconnu. Elle les met en mouvement, le bras gauche, le bras droit, se touche, touche le fauteuil, me touche, me caresse ma main. Puis vient le support de son regard, elle regarde sa main qui me touche, ses yeux sourient, ses yeux rencontrent mes yeux. Elle parvient à m’envoyer un signe d’au-revoir de la main : « je vous aime ! » dit-elle.

Objectifs  SHIATSU atteints :

  1. Je peux ouvrir le Méridien du Cœur et du Maître Cœur,
  2. M’arrêter sur 3C, 7C, 8C, 6 MC
  3. Aborder RM
  4. M’arrêter sur RM 14, RM 15

Ne pas oublier de prêter attention à ma posture, lorsque je suis debout, bien m’enraciner dans le sol, rester en relation avec ma verticalité, en relation avec le Ciel, installée dans mon souffle, mon intention, mon rythme, à l’écoute, ouverte, disponible.

Enregistrement 2 , Décembre 2014

Quatre mois se sont écoulés, entre ces deux enregistrements. Je parviens à prendre les pouls de Thérèse, en début et en fin de séance..

C11
F22
Rn33

GAUCHE

P11
Rte22
TR33

DROIT

  • En début de séance, les pouls à gauche sont Yang, le Cœur se ressent en premier (1), la pulsation est vaste, ample, rapide ; puis arrive celle du Foie (2), les Rn (3) sont en dernière position. Pas de sensation de Yin, de racine.
  • A droite, les pouls sont plus rapidement présents, Le P arrive en première position, puis la Rte, et le Tr, en dernier. Sensation de « débordement » des pouls.
  • Il y a dominance de la droite sur la gauche.
  • Il me faut prendre les pouls, tout en parlant, pour habiller un silence anxiogène, que peut produire le contact tactile.
  • Le chant participe à l’émotion, au plaisir, fait ressurgir les souvenirs, stimule la mémoire ancienne, contribue à mettre des mots sur la musique….
  • Stimulation-verbalisation des bras, puis compter les points, c’est-à-dire, les points du Méridien du Cœur, s’arrêter 3C,  7C et 6MC.
  • Thérèse observe son bras, elle semble faire un pont entre la proprioception résultant de mes pressions et l’action visible de mes pressions.
  • Verbaliser les sensations qu’elle a peut-être ? « C’est plus chaud, les doigts sont chauds », mettre du sens sur des sensations.
  • « Restaurer la joie » 7C et 3C, manœuvre pour calmer le Cœur, apaiser le mental. S’y installer, attendre que ça réponde.
  • Drainer l’énergie jusqu’au bout des doigts, avec une intention particulière pour les points ting. Saluer le 8C et 8MC, entrer en résonance.
  • Parcourir le RM réchauffé par des mots, adjectifs, calme, détendu, tranquille, agréable, délicieux, calme, détendu, comme le ciel bleu, le sapin de Noël, en-dessous du nombril, au-dessus du nombril, au-dessus de la poitrine. Rassurer avec un chant, et rester sur le 14 et 15 RM. Remplir le Cœur.  Saluer RM4.
  • « On ne regrette pas, ça reste, ça ne part pas. » dit-elle

Reprise des pouls :

La pulsation est plus calme, moins Yang, ça ne déborde plus, équilibre entre droite et gauche, bien que les loges arrivent aux mêmes positions qu’en début de séance.

Enregistrement 3 ,février  2016

  • La maladie progresse, Thérèse ne parle plus, ses yeux sont fermés de plus en plus souvent. Ses moments d’éveil deviennent rares. Il n’y a plus de communication visuelle, entre elle et moi. Elle ne bouge plus ses membres, son corps devient de plus en plus raide, ses bras s’ouvrent avec difficulté, beaucoup de raideur et de difficulté pour les déplier, de la douceur, encore plus !
  • Mon collègue orthophoniste a arrêté la médiation orthophonique.
  • Je verbalise encore mes « salutations » pour rassurer, bien qu’elle ne parle plus et qu’elle ne participe plus de façon active à la séance. Elle m’accorde un rire sonore, ce jour, signe de sa présence.
  • Ses pouls signalent l’évolution de la maladie.
  • Il n’y a pas de pulsation à la loge du C (0), le F est présent (2), le Rn est faible (3). Pas plus de pulsation à la loge du P (0), Wei Qi est rattaché au P,  la Rte est présente(1), le Tr est présent (2).
  • Les pouls sont vastes, rapides, le rythme est aléatoire, irrégulier, débordants, Yang, pas de racine. Dominance de la gauche sur la droite.

GAUCHE

C02
F21
Rn30
P01
Rte12
TR20

DROIT

  • Mes objectifs restent les mêmes, je rajoute des points pour nourrir le Yin : 6MC, 7P, 6RM.
  • Mon intention est verbalisée, ouvrir, nourrir le cœur, respirer  tranquillement dans le cœur, de cœur à cœur, réchauffer….
  • A la fin de la séance, les pouls sont plus individualisés, débordent moins, il n’y a plus de dominance d’un côté sur l’autre. L’harmonie a retrouvé plus de place, plus de paix.

Actuellement, je poursuis la médiation en shiatsu avec Thérèse. La maladie continue sa progression, et le chemin de vie se réduit.

  • Ma pratique a aussi augmenté, je parviens maintenant à travailler les Yin et Yang des bras. Je peux donc rajouter des points : le TR « avenue » par laquelle le Qi Originel part, de Ming Men vers les organes Yin et les entrailles Yang. 4TR permet de tonifier le Qi Originel.
  • J’accède aux jambes, ce qui me permet de travailler les points du Rn : 6 et 7Rn, de la Rate : 6Rte, 4Rte, pour nourrir le Yin.
  • A ce stade de la médiation shiatsu-orthophonique, je peux toujours améliorer le bien être de Thérèse, alors que mon collègue orthophoniste a interrompu sa médiation orthophonique depuis de longs mois. Sans communication verbale, sa démarche est cohérente. Quant à moi, enrichie par le shiatsu, je pourrai sûrement, poursuivre le chemin de vie de Thérèse, jusqu’à la fin de sa route !

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