Fabrice MIDAL, méditation 23 novembre 2016
Synthèse Fabrice Midal,
méditation du 23 novembre…
Comme le disait Rainer Maria Rilke,
« nos traditions ne sont plus que branches mortes
que n’alimente plus l’énergie des racines »,
la seule possibilité est d’avoir un rapport direct à l’origine, à la source.
« Le patient n’est pas un malade mais un maladroit, dans la vie et avec son entourage, ne fait pas les gestes justes » nous dit le thérapeute François Roustang dans son livre « Il suffit d’un geste ». Et pour retrouver le goût de vivre, il faut donner la parole à son corps.
« Si vous voulez aller mieux, c’est très simple » ; mais le problème, c’est que… c’est très difficile d’être simple. Et seul le « lâcher-prise » peut nous permettre d’y arriver.
Entretien avec François Roustang :
- “lâcher prise” ?
Lâcher prise, c’est renoncer aux intentions, aux projets, à la maîtrise de son existence. C’est un abandon de la pensée, de la volonté, et même du résultat. Quelqu’un qui ne cherche plus rien n’attend plus rien, devient disponible et s’ouvre à quelque chose d’autre. C’est cela la magie : laisser venir les forces vives qui sont en nous.
- accepter vraiment une situation douloureuse ?
Oublier ses projets, se mettre dans son corps. Se le réapproprier. S’assurer que vous avez deux pieds, deux jambes et que la vie circule en vous. C’est pour cela que le geste est si important. Je dis souvent :
« D’abord, vous vous coupez la tête, et ensuite on va pouvoir travailler ! »
On ne peut guérir que si l’on accepte de se réduire à l’état d’être vivant. Ce qui signifie : ne plus penser, ne plus vouloir, ne même plus s’occuper de ses émotions.
Méditer c’est une présence corporelle, présence solide, solidement assis, pas de projet, plonger dans l’espace du corps, pure attente, pas de qq chose, attente, remarquer que ça respire dans la solidité du corps, vous êtes synchronisé à votre corps et vous êtes synchronisés à la respiration. Aucun problème, s’il y a des tensions corporelles, des pensées, pas d’importance, rester là, présent au corps, solide, dans un corps respirant.
MIDAL :
La volonté est un obstacle à la réalisation de soi, elle nous égare, plus je veux plus je suis enfermé et contre ce qui est, illusion, la méditation c’est passer de la volonté à l’attention. Je ne me débarrasse de rien avec la volonté.
La pleine conscience est une INEPTIE, puisque il y a volonté. Je préfère le terme ¨PLEINE PRÉSENCE, oui !
Déjouer la volonté est un travail, illusion que je peux contrôler mon être par la volonté, or mon être n’est pas un objet, c’est une énigme.
Plus on rate, par la volonté, plus on réussit, pleine attention.
Reprendre corps, le corps = présence qui se manifeste corporellement, nous avons des sensations du corps.
Nager = expérience corporelle, en parler, mettre en mots, c’est perdu.
Etre corporellement présent au monde n’est pas une action physique.
Le corps humain est une unité, en péril, nécessité d’en prendre soin sinon…
La Mémoire du corps, des sens de notre corps, ce n’est pas une pensée, mais un monde de pensées, un pouvoir d’évocation, mis en résonance.
Notre corps n’est pas un objet que je peux objectiver, c’est une énigme, je ne peux le comprendre comme je comprends un objet.
Si notre corps = robot, machine, c’est un corps objectivé, privé de vie.
En méditation, le corps est vivant, pas de réflexion, de volonté, de pensée, intelligence du corps, entièrement UN, pure présence, inspiré, on reprend corps sans la réflexion constante.
Deshimaru disait, « le zen, ce n’est rien d’autre que le retour à la condition normale. »
Si on veut trouver une unité entre le corps et l’esprit, il faut supprimer tout ce qui est de l’ordre de la dualité, et penser autrement le visible, la transcendance, les dogmes…
Deshimaru, il utilisait toujours l’expression « inconsciemment, automatiquement, naturellement ».
C’est-à-dire que pour lui, les choses, toutes les transformations profondes, le contact avec la réalité… n’arrivaient qu’inconsciemment, naturellement, automatiquement.
Un miroir, qui reflète tout mais ne retient rien.
Conscient et inconscient ce sont des adjectifs, ce sont, comme disent les philosophes, des modalités, des qualifications. Mais si je fais un geste, qu’est ce qui est important ? C’est le geste lui-même. Qu’il soit conscient ou inconscient, c’est tout à fait secondaire.
Conscient et inconscient, ce sont des qualificatifs. Ce sont des adjectifs, et pas des substantifs.
Deshimaru nous disait souvent, à nous ses disciples, mais il parlait de tous les êtres humains,
« vous êtes à moitié fous, mais à partir du moment où vous le savez, vous êtes déjà à moitié guéris »
Quand on constate qu’on est fou, quand on sait qu’on est fou, on commence à guérir !
Je suis malade et, reconnaissant que je suis malade, je ne suis plus malade.
« Notre conscience, c’est un M.Loyal (présentateur du cirque) qui fait mine de savoir, de prendre l’initiative, alors que le travail est déjà fait » (François Roustang)
« je » ne m’intéresse pas
Vous êtes accrochés à une barre fixe dans votre vie, laissez-vous tomber, la solution est là…